Réchauffement climatique : quand Claude Lorius démontrait l’influence des gaz à effet de serre sur le climat

Le glaciologue vient de disparaître à l'âge de 91 ans. Il a été l'un des premiers scientifiques à alerter sur le réchauffement climatique et ses causes anthropiques. En 2009, le scientifique avait accordé un grand entretien à Sciences et Avenir, que nous reproduisons ici, en son hommage.

En 1955, Claude Lorius, fraîchement diplômé de physique, répond à une petite annonce recrutant de "jeunes étudiants pour participer aux campagnes organisées pour l’Année Géophysique Internationale". C’est le début d’une carrière consacrée à la glaciologie. En 40 ans, il partira 22 fois en expéditions, totalisant 6 ans de campagnes sur le terrain, principalement en Antarctique. Dans les années 90, il participe à la mise en place de l’Institut Français pour la Recherche et la Technologie Polaires dont il sera le premier président. En novembre 2008, Claude Lorius recevait le prix Blue Planet, l’une des plus prestigieuses récompenses internationales dans le domaine de l’environnement. Il devenait le premier Français à recevoir cette distinction. Le 23 mars 2023, on apprenait la disparition du scientifique à l'âge de 91 ans. En son hommage, Sciences et Avenir vous propose de retrouver le grand entretien qu'il nous avait accordé en 2009.

"Analyser chaque tranche d’une carotte de glace pour reconstituer l’histoire du climat terrestre"

Sciences et Avenir : Vos débuts de jeune chercheur ont quasiment accompagné l’émergence de la glaciologie. Pouvez-vous nous raconter cette naissance d’une discipline ?

Claude Lorius : En réalité, quelques études avaient déjà défriché le terrain au début du XXe siècle, notamment au Groenland et dans les glaciers alpins. Mais c’est vrai que la glaciologie polaire n’a éclôt véritablement qu’en 1957, lors de l’année géophysique internationale (AGI). Elle fait alors partie des programmes de tous les pays qui, à cette occasion, s’installent en Antarctique. C’est aussi cette année-là que je séjourne pour la première fois en Antarctique.

Avec deux autres jeunes chercheurs - Jacques Dubois et Roland Schlich - nous étions les premiers hivernants de la petite station Charcot. Pour ma part, j’étais là surtout pour l’aventure et de fait, nous étions davantage des explorateurs que des scientifiques : nous avions tout à découvrir ! Ma motivation a ensuite c[...]

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