Le « réarmement démographique » de Macron ne passe pas du tout dans les oppositions de gauche
POLITIQUE - « Mais de quoi il se mêle ? ». Lors de sa conférence de presse devant servir de « rendez-vous avec la Nation » et dans un contexte de baisse historique de la natalité, Emmanuel Macron a appelé à un « réarmement démographique ». Une idée comme une formulation qui ont fait bondir de nombreuses femmes politiques de gauche, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article, parmi lesquelles la secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier, interrogée sur Sud Radio ce jeudi 18 janvier.
Parler de « réarmement démographique » est « extrêmement inquiétant » selon cette historienne
Le choix de cette expression, qui plus est dans un discours jugé « réactionnaire », et les mesures annoncées par le président pour relancer la natalité sont ainsi vivement critiquées par les oppositions de gauche, en particulier du côté des femmes. « Je le rappelle, les utérus des femmes ne sont pas une affaire d’État » a par exemple réagi la députée EELV Sandrine Rousseau dans la matinale de TF1.
Marine Tondelier y voit aussi le risque d’un scénario à la « Servante écarlate », le livre de Margaret Atwood adapté en série dans lequel toute une partie des femmes sont uniquement vues comme des procréatrices. L’élue pointe par ailleurs les freins à la parentalité : accès aux crèches, au logement...
« Nous avons besoin d’enfants »
La sénatrice écologiste Mélanie Vogel, questionnée sur le plateau de Public Sénat, ressort pour sa part de cette conférence de presse sans que son « envie d’avoir des enfants » n’ait « augmenté ». Mardi 26 janvier, jour de la prise de parole de Macron, elle écrivait déjà sur X : « Si vos délires et élucubrations martiales pouvaient au moins s’arrêter à nos utérus, ce serait appréciable. ».
On ne fait pas des enfants pour « réarmer » quoique ce soit.
Si vos délires et élucubrations martiales pouvaient au moins s’arrêter à nos utérus, ce serait appréciable.— Mélanie Vogel (@Melanie_Vogel_) January 16, 2024
Le député et président du groupe Renaissance à l’Assemblée, Sylvain Maillard, lui, est de son côté convaincu de la nécessité d’une politique nataliste. Interrogé au micro de franceinfo ce jeudi matin, il s’étonnait « même qu’on puisse avoir une réflexion en disant au fond, on fait plus d’enfants ».
Parmi les mesures visant à relancer la natalité suggérées par le chef de l’État, un plan de lutte contre l’infertilité et la création d’un « congé de naissance » censé remplacer le congé parental existent notamment.
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