« Les règles ne s’arrêtent pas aux portes du vestiaire, la santé menstruelle doit être mieux intégrée au sport » - TRIBUNE

Règles Élémentaires et le Fondaction du football publient une enquête d’envergure sur la perception et l’impact des règles sur les joueuses de football. (Photo d’illustration)
picture alliance / dpa/picture alliance via Getty I Règles Élémentaires et le Fondaction du football publient une enquête d’envergure sur la perception et l’impact des règles sur les joueuses de football. (Photo d’illustration)

TRIBUNE - La parité des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 est un événement historique. Cette avancée majeure nous invite cependant à penser une évolution durable de notre rapport au sport, à commencer par la prise en compte de la santé menstruelle des sportives.

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À l’occasion du 28 mai, journée internationale de la santé menstruelle et d’action pour la santé des femmes, Règles Élémentaires et le Fondaction du football publient une enquête d’envergure sur la perception et l’impact des règles sur les joueuses de football. Menée auprès de plus de 600 joueuses de clubs amateurs âgées de 11 à 18 ans, cette enquête nous rappelle que le tabou des règles est encore omniprésent dans le sport et que ses conséquences sont désastreuses.

Carton rouge sur les tabous

Huit footballeuses sur 10 estiment qu’il n’y a pas assez d’informations sur les liens entre règles et pratique sportive. Pas abordées, à peine évoquées, ou pas assez intégrées à la pratique, les règles demeurent trop souvent les grandes absentes de l’entraînement. Or, ce silence renforce directement un tabou encore trop présent. Inconfort, stress, absentéisme, décrochage sportif sont les manifestations qui reviennent le plus souvent dans notre étude.

Elles témoignent d’un écosystème qui manque encore de mots et de moyens pour parler d’un sujet de santé et d’égalité : les règles.

De fait, aujourd’hui encore, 1 joueuse sur 3 est stressée d’aller à l’entraînement quand elle a ses règles. Et pour cause, 41 % d’entre elles ne se sentent pas à l’aise d’aborder le sujet dans leur club. Au-delà du stress, qui alerte déjà sur la pression menstruelle ressentie au quotidien, ce sont près de 40 % des joueuses qui ont déjà manqué un match à cause de leurs règles.

Pour que ces silences cessent de se transformer en absences, nous devons agir.

De la parité à l’égalité

Pour que les règles ne soient plus jamais un frein à la pratique sportive, que coachs et joueuses soient outillées pour comprendre les liens entre cycle menstruel et pratique sportive, et dans la lignée d’un projet olympique et paralympique qui met l’égalité au cœur de ses valeurs, la santé menstruelle doit être mieux intégrée au sport.

Aujourd’hui, nous devons nous mobiliser collectivement pour faciliter la formation des coachs sur la santé menstruelle, la sensibilisation des joueuses et des joueurs et amorcer une réelle dynamique d’égalité dans le football et dans le sport en général.

C’est ce que nous entreprenons depuis six mois avec la contribution de plusieurs clubs pilotes volontaires qui bénéficient d’ateliers de sensibilisation proposés par Règles Élémentaires et le Fondaction du Football. Cette démarche expérimentale et avant-gardiste pose d’ores et déjà les bases d’un accompagnement à grande échelle de l’ensemble des clubs de football et doit permettre d’inspirer l’ensemble du mouvement sportif.

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