Répression. En Algérie, “le pouvoir a décidé d’en finir avec le Hirak”

Depuis le début de la semaine, une vingtaine de manifestants contre le pouvoir algérien ont été condamnés à des peines de prison ferme, selon des organisations des droits de l’homme. Ces dernières semaines, quelque 2 000 hirakistes ont été interpellés. Une répression qui illustre le nouveau tour de vis du régime, qui veut en finir avec la contestation, commente Observ’Algérie.

Le 117e vendredi du Hirak [le 14 mai] a connu une répression sans précédent. Des centaines d’Algériens dans plusieurs wilayas [les collectivités territoriales algériennes] ont été arrêtés et plusieurs marches violemment dispersées. Les hirakistes ont vécu un vendredi particulièrement difficile. Les forces de l’ordre ont procédé dès la matinée à des arrestations qui ont visé toutes les catégories de la société. [Né en réaction au cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika, en février 2019, le Hirak est un mouvement de protestation sans précédent contre le pouvoir algérien.]

En effet, des chefs de partis, des journalistes, des avocats, des professeurs à l’université, des femmes, des personnes âgées, des mineurs et des handicapés moteurs ont été interpellés. Ils sont plus de 800, dont 300 seulement à Alger, à avoir été conduits aux différents commissariats. Certains ont été relâchés tard dans la nuit, alors que d’autres ont été placés en garde à vue [au total, environ 2 000 personnes ont été interpellées, une centaine a été mise en garde à vue et une vingtaine a été condamnée à de la prison ferme, selon des organisations des droits de l’homme].

L’opposition dans le viseur

Ainsi, les hirakistes ont été accueillis par un important dispositif sécuritaire, notamment par les forces antiémeutes. Plusieurs villes algériennes se sont retrouvées quadrillées par des camions bleus stationnés dans les principaux boulevards. Les hirakistes les plus téméraires ont été soit matraqués soit arrêtés, le climat était lourd. Les

[...] Lire la suite sur Courrier international

À lire aussi :