En quittant le Salon de l’agriculture, Emmanuel Macron tacle le RN et ses « craques »
POLITIQUE - Avant la venue du président du RN Jordan Bardella au Salon de l’agriculture dimanche, Emmanuel Macron a voulu marquer son territoire. Dans sa dernière prise de parole avant de quitter les halls du Parc des Expos de Paris, ce samedi 24 février vers 20 heures, le chef de l’État s’en est pris, une nouvelle fois, au Rassemblement national.
Emmanuel Macron au Salon de l’Agriculture : on a suivi la visite sous extrême tension du président
À la presse, il a accusé le parti de Marine Le Pen et Jordan Bardella « de porter un projet d’appauvrissement du pays ». « Ils leur disent [aux agriculteurs] qu’ils vont se débarrasser des normes, c’est de la folie ! », et le RN « oublie de leur dire qu’il n’y a pas de ferme française sans Europe », s’est emporté le président. Avant de conclure : « On ne peut pas raconter des craques aux agriculteurs ! »
Un débat à distance avant les européennes
Au cours de sa déambulation dans les allées du Salon de l’agriculture, Emmanuel Macron a plus d’une fois critiqué le RN. « Quand il fallait voter la PAC, l’assurance récoltes et les retraites agricoles, le Rassemblement national n’était pas là », avait-il déjà dénoncé quelques heures plus tôt.
« Le Rassemblement national, c’est le parti du Frexit, de la sortie de l’euro, maintenant, ce sont des transformistes du Frexit », avait-il aussi dit ce matin, posant ainsi les jalons d’un débat à distance avec le Rassemblement national, avant les élections européennes de juin où le parti est annoncé favori dans les sondages. « Sincèrement, il y a encore des gens qui croient à ce grossier mensonge ? », lui avait rapidement répondu Marine Le Pen sur X.
Sincèrement, il y a encore des gens qui croient à ce grossier mensonge ? https://t.co/EtqEkNB1wo
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) February 24, 2024
« Il y a des gens qui sont là avec un projet politique qui est de servir le Rassemblement national, de faire demain ou après-demain une haie d’honneur aux dirigeants du Rassemblement national et de mener une campagne politique », a par ailleurs accusé Emmanuel Macron en faisant référence à des manifestants et des syndicalistes qui le huaient. Une manière implicite de viser la Coordination rurale, dont certains cadres sont proches du RN. Ce soir encore le président a affirmé qu’il n’était pas « dupe » sur l’origine des sifflements.
Avant de quitter définitivement le Salon de l’agriculture et de laisser donc la place aux visites du RN dimanche et lundi, Emmanuel Macron a assuré avoir choisi le candidat qui mènera la liste de la majorité aux prochaines élections européennes, un candidat dont le nom « sera officialisé dans les prochains jours », a-t-il déclaré, se disant « convaincu que le Salon de l’agriculture n’est pas le lieu d’une campagne ». Une manière de rajouter un dernier petit coup dans le dos au RN.
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