"Qu'il retourne en Afrique": Grégoire de Fournas "pas responsable des tarés qui hystérisent ses propos"

Des propos qui dépassent leur auteur. Le député RN Grégoire de Fournas qui avait lancé "qu'il retourne en Afrique" dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale en novembre dernier avant d'être sanctionné a inspiré plusieurs groupes identitaires, allant jusqu'à susciter une interdiction préfectorale.

"Je ne suis pas responsable des tarés qui hystérisent mes propos", avance l'élu de Gironde dans les colonnes de Sud Ouest ce mercredi.

Graffitis et soirée interdite

En décembre, les membres de l'Association de solidarité avec tous les immigrés à Bordeaux ont vu les murs de leurs locaux tagués de la phrase "qu'ils retournent en Afrique" signée du collectif "Action directe identitaire". L'organisme et la ville ont porté plainte.

Deux mois plus tard, la préfecture des Hauts-de-France a fait interdire une soirée à Lille sur le thème "qu'ils retournent en Afrique" dans un bar tenu par la mouvance identitaire, suivant une demande de la maire Martine Aubry.

Le parlementaire avait prononcé cette phrase lors d'une question au gouvernement de l'insoumis Carlos Martens Bilongo début novembre. Le député, noir, interpellait alors l'exécutif sur "le drame de l'immigration clandestine", en évoquant le sort de 234 migrants sur un bateau de SOS Méditerranée, qui cherchait alors un port pour accoster.

"J'assume totalement mes propos"

Grégoire de Fournas avait ensuite écopé de la sanction la plus lourde prévue par le règlement de l'Assemblée nationale en se voyant privé de la moitié de son indemnité parlementaire pendant deux mois - soit une amputation de 3746 euros par mois sur un total de 7493 euros. L'élu de Gironde n'avait pas non plus pu revenir au Palais-Bourbon pendant quinze jours de séance.

"J'assume totalement ces propos qui ne visaient pas le député Bilongo mais bien le bateau de SOS Méditerranée. Ce sont les députés LFI qui ont manipulé le débat", avance encore ce vigneron de métier auprès de Sud Ouest.

Sans adresser d'excuses à son collègue, l'élu du Médoc s'était ensuite dit "navré de l'incompréhension" suscitée par ses propos dans un courriel.

"On me taxe de raciste"

"Je n'ai fait qu'illustrer le discours du RN, de certains députés LR et même du gouvernement (...). Ces propos sont légitimes et ont leur place dans le débat public. À chaque fois que j'exprime le refus de la politique d'immigration telle qu'elle est menée aujourd'hui, on me taxe de raciste", explique encore le député.

Grégoire de Fournas s'était à nouveau fait épingler en décembre par le déontologue de l'Assemblée nationale pour un "manquement déontologique". Le député avait fait la promotion de son exploitation vinicole sur son compte Twitter d'élu.

L'affaire aura cependant eu un mérite pour le député. Méconnu du grand public, le parlementaire assure avoir vu "sa notoriété progresser. "Je n'ai plus besoin de me présenter, on sait qui je suis. Ça ne m'a pas porté préjudice", se félicite encore l'élu.

Article original publié sur BFMTV.com