Niveau de vie, profession, budget... Qui sont les golfeurs, décriés par Mathilde Panot et LFI ?
Mentionnés dans un tweet de LFI, les golfeurs se défendent d'être riches ou racistes. Portrait-robot des pratiquants d'un sport à l'image tronquée.
C'est la polémique - inattendue - du moment. La campagne de communication des Insoumis pour inciter les Français à s'inscrire sur les listes électorales, en vue des élections européennes du 9 juin, fait vivement réagir les golfeurs.
En cause selon eux, ils s'estiment qualifiés de riches, de racistes dans une publication de LFI notamment relayée par Mathilde Panot. "Les riches votent ! Les racistes et les golfeurs aussi. Et vous ?", interroge la cheffe de file des députés insoumis.
⚠️ Les riches votent ! Les racistes et les golfeurs aussi. Et vous ?
✅ Vérifiez votre situation électorale : https://t.co/wW4HxBK6pD#onsinscrit pic.twitter.com/TXP9ihnGwW— Mathilde Panot (@MathildePanot) February 4, 2024
Plus de 400 000 licenciés
Face à cette campagne, la fédération française de golf a réagi, son président rappelant dans une lettre ouverte que "la pratique continue de se populariser et regroupe désormais plus de 600 000 joueurs en France, dont 446 000 sont licenciés auprès de la FFGolf (...) Le golf est en France en 2023 autant pratiqué que le handball, le basket-ball ou encore le judo. Des disciplines 'amies' qui ne semblent pas faire l’objet du même dénigrement de votre part", regrette son président Pascal Grizot, évoquant des "clichés assez démagogiques qui peuvent être brandis par certains".
Dans la foulée, c'est le Comité national olympique du sport français qui est venu au soutien de la fédération, dénonçant "des assertions insupportables, indignes du débat politique dans une démocratie, qui assimilent golfeurs et racistes".
[#Déclaration]
Le CNOSF s’associe à la réaction de la @ffgolf.
D’un côté, la réalité : le golf, ce sont plus de 600 000 pratiquants, plus de 450 000 licenciés au sein d’une fédération, 7ème fédération sportive française en termes d’adhérents, agréée par l’Etat et signataire de… pic.twitter.com/if7euUd9Qa— FranceOlympique (@FranceOlympique) February 12, 2024
1 golfeur sur 5 gagne plus de 60 000 euros par an
Selon la Fédération française de Golf, 73% des licenciés sont des hommes, l'âge moyen des licenciés est de 54 ans. Selon une étude de l'Insee relayée par le Républicain Lorrain, le profil type du joueur de golf, plus important que le nombre de pratiquants, est un homme de 48 ans qui appartient à une catégorie socioprofessionnelle supérieure.
En effet, toujours selon l'Insee, 21% des golfeurs gagnent plus de 60 000 euros par an. À titre de comparaison, toujours selon l'Insee, le salaire moyen en France en 2024 est d'environ 2 587 euros net par mois, soit 39 800 euros brut par an.
Budget moyen de 1 700 euros par an
En moyenne un joueur de golf investit 600 euros par an en matériel, mais le budget moyen grimpe à environ 1 700 euros par an, avec notamment l'abonnement. À titre de comparaison le tennis nécessite un budget moyen d'environ 500 euros, et entre 700 et 800 euros pour l'équitation, dont 100 euros pour du matériel d'occasion.
Malgré cette image de sport de riche, la fédération tente d'attirer davantage et de démocratiser le golf, via notamment des opérations à destination des jeunes. Selon la Fédération Française de Golf, l'accès aux petites structures, développées ces dernières années à proximité des grands centres urbains, est en moyenne inférieur 12 € par jour et à 400 € par an.
36% des golfeurs sont cadres
Pour un parcours traditionnel, l’étude économique réalisée en 2018 établissait à moins de 1 200 € le prix d’un abonnement annuel. Seuls 3% des 740 golfs français pratiquent des prix de cotisation annuels supérieurs à 3 000 €.
Toujours selon cette enquête de l'Insee, les golfeurs sont 36% à être cadres et 33% à exercer une profession libérale. En 2022, un tiers des cadres (32%) s'est prononcé d'Emmanuel Macron, 22% pour Jean-Luc Mélenchon, 18% pour Marine Le Pen, 7% pour Eric Zemmour et 5% pour Valérie Pécresse, selon un sondage Elabe pour BFMTV.
Les golfs sont dans le viseur des écologistes en période estivale, au fur et à mesure des épisodes de sécheresse et des restrictions d'eau. En cause, des accusations de passe-droit pour continuer d'arroser les "greens" alors que des restrictions pèsent sur les usagers.
Des participants au convoi de l’#eau viennent de dégrader un green du golf de Beaumont-Saint-Cyr, signé du logo des Soulèvements de la Terre.
Le préfet dénonce une dégradation intolérable.
Le convoi est stoppé par la gendarmerie pour procéder à des contrôles. pic.twitter.com/tO0uXd29HN— Préfet de la Vienne (@Prefet86) August 20, 2023
VIDÉO - Pyrénées-Orientales: une centaine d'universitaires alertent sur l'impact considérable du dérèglement climatique dans le département