Qui organise la marche contre l'islamophobie ce dimanche à Paris ?

De nombreuses personnalités ont signé un appel à manifester pour dénoncer la stigmatisation envers les musulmans de France.

Dimanche 10 novembre aura lieu à Paris une marche contre l’islamophobie, afin de lutter contre la stigmatisation des musulmans. Qui est à l’origine de cette manifestation et pourquoi est-elle controversée ?

Alors que la question du port du voile fait débat depuis plusieurs semaines en France, notamment après qu’une femme voilée a été prise à partie par un élu RN, de nombreuses personnalités ont signé un appel à manifester, dimanche 10 novembre, pour dénoncer la stigmatisation dont souffriraient les musulmans dans le pays.

Une marche qui a donc pour but de lutter contre la discrimination en disant "Stop à l'islamophobie" et à la "stigmatisation grandissante" envers les musulmans de France. Si elle n’a pas encore eu lieu, la manifestation fait déjà polémique.

Qui est à l’origine de la marche ?

Le controversé Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) est l’un des initiateurs de cette marche contre l’islamophobie. Dans la tribune co-rédigée par le CCIF et publiée dans Libération qui appelle à cette marche contre l’islamophobie, on y voit que l’appel est également initié par Madjid Messaoudene (élu de Saint-Denis), la Plateforme L.e.s. Musulmans, Le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), le Comité Adama, l’Union communiste libertaire (UCL), l’Union nationale des étudiants de France (Unef) et le journaliste Taha Bouhafs.

Ces derniers dénoncent des “discours racistes”, des “discriminations qui visent des femmes portant le foulard”, les “violences et agressions contre les musulmanes et les musulmans”, des délations abusives” ou encore des “dispositifs de surveillance de masse qui conduisent à une criminalisation pure et simple de la pratique religieuse”.

Des signataires qui se retirent

Si la tribune comptait dans un premier temps une cinquantaine de signataires tous proches de la gauche, plusieurs d’entre eux se sont retirés pour différentes raisons. Le député européen EELV Yannick Jadot a par exemple indiqué mardi sur France info “ne pas valider l'ensemble du texte”, notamment le passage qui évoque un “racisme d'État” dans le pays.

François Ruffin, le député La France insoumise de la Somme, a annoncé qu’il ne participerait pas à la marche, après avoir pourtant signé l’appel, indiquant qu’il préférait “jouer au football”. La militante féministe Caroline De Haas a quant à elle demandé à ce que son nom soit retiré de la liste, compte tenu de la présence de “personnes qui ont tenu des propos d’une violence sidérante à l’encontre des femmes”, cette dernière visant Nader Abou Anas, un imam qui avait tenu des propos polémiques.

Le parti socialiste, dont aucun élu n’a été signataire de la tribune, a indiqué à travers un communiqué ne pas vouloir “s’associer à certains initiateurs” de la manifestation.

Le terme “islamophobie” ne plaît pas

Si le texte fait l’objet de nombreuses critiques, c’est notamment à cause du terme “islamophobie” qui divise. S’il ne fait pas partie des signataires qui se sont retirés, Jean-Luc Mélenchon avait déjà avoué “contester le terme d’islamophobie” après les attentats du Bataclan en 2015 : “Ce sont les musulmans qui pensent qu’on leur en veut parce qu’ils sont musulmans. Moi, je défends l’idée qu’on a le droit de ne pas aimer l’islam comme la religion catholique, cela fait partie de nos libertés”.

Ugo Bernalicis, député LFI, a déclaré suite à l’organisation de la manifestation : “Je ne pense pas que le terme islamophobie soit le bon. Soutenir les musulmans ne doit pas nous empêcher de critiquer l'islam”. De son côté, Fabien Roussel, secrétaire général du Parti communiste français (PCF) a annoncé renoncer à la marche à cause de ce terme qu’il juge “réducteur”, jugeant qu’il s’agit plutôt d’une “montée du racisme”.

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