Qui est Paul Bismuth, dont l'affaire des écoutes de Nicolas Sarkozy porte le nom ?

Paul Bismuth, qui a donné malgré lui son nom à l'affaire des écoutes de Nicolas Sarkozy, s'est constitué partie civile pour le procès.

Le procès de Nicolas Sarkozy pour “corruption” et “trafic d'influence” débute ce lundi 23 novembre. Une affaire dite “Paul Bismuth”, alors que ce dernier n’est pas impliqué dans ce dossier. Qui est-il ?

Pour la première fois en France, un ancien président de la République est jugé pour corruption et trafic d’influence. Au mois de juin 2019, la justice validait définitivement le renvoi de Nicolas Sarkozy devant le tribunal correctionnel pour l’affaire dite des “écoutes”. L’ex-chef de l’État et son avocat et ami fidèle Thierry Herzog sont soupçonnés d’avoir tenté d’obtenir, au début de l’année 2014, des informations secrètes en marge de l’affaire Bettencourt auprès d’un membre de la Cour de cassation, Gilbert Azibert, en échange d’un coup de pouce pour un poste prestigieux à Monaco.

VIDÉO - Procès de Nicolas Sarkozy : comprendre "l'affaire des écoutes" et ce que risque l'ex-président

L’un des points cruciaux de l’affaire sont les écoutes entre Nicolas Sarkozy et son avocat, qui ont permis aux enquêteurs de découvrir que l’ancien président de la République utilisait une ligne de téléphone secrète sous nom de “Paul Bismuth”. Un pseudonyme devenu connu utilisé pour “pouvoir converser avec Nicolas Sarkozy sans être écouté” déclarait Thierry Herzog, qui craignait “des écoutes sauvages ou des écoutes illégales”, ce qui n’a visiblement pas fonctionné...

Devenu célèbre malgré lui

Le problème est que si Nicolas Sarkozy était donc le “faux” Paul Bismuth, il existe un “vrai” Paul Bismuth. Il s’agit d’un ancien camarade de classe de lycée de Thierry Herzog sorti de l’anonymat en 2014 à cause de cette affaire. Âgé aujourd’hui d’une soixantaine d’années, il vit en Israël et est promoteur immobilier à Tel-Aviv. Il a récemment confirmé à BFM TV qu’il n’avait rien à voir avec cette affaire dont il n’attend rien, si ce n’est qu’on le laisse tranquille. “Je n’attends rien de ce procès qui vient, ça m’est égal, tout ce que je veux, c’est qu’on me foute la paix.”

Une affaire qui a des conséquences sur sa vie de tous les jours depuis 2014. Il avait d’ailleurs écrit une lettre ouverte sur le site de Mediapart en novembre 2014 où il se déclarait moqué, harcelé, “souillé” et même “envahi”, en précisant “si lui(ndlr : Nicolas Sarkozy), on l’appelle Bismuth, moi on m’appelle Sarkozy”.

Devenu partie civile du procès

Il expliquait dans cette lettre que même ses enfants étaient moqués avant de raconter une mésaventure survenue lors d’un voyage en France : “Quand je suis passé récemment une semaine en France avec mon fils, j’ai voulu acheter une carte téléphonique. Dans le magasin, quand j’ai dû donner mon nom au vendeur, il m’a répondu : ‘ça va, on me l’a déjà faite, celle-là !’ J’ai eu beau insister, j’ai dû renoncer. Et prendre une carte au nom de mon fils”.

S’il déclarait à l’époque vouloir être oublié, ce n’est toujours pas le cas six ans plus tard pour celui qui porte toujours le nom de l’affaire et qui a, par la force des choses, décidé de se constituer partie civile pour ce procès.

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