Qu'est-ce que le survivalisme ?

Le survivalisme est un phénomène qui commence à prendre de l’ampleur, devenant même un mode de vie pour certains.

Vous en avez sans doute entendu parler récemment. En effet, le survivalisme est un terme à la mode. Il désigne un mouvement dans lequel les personnes, individuellement ou en groupe, se préparent à une catastrophe ou un effondrement imminent du système actuel. Celui-ci peut prendre diverses formes. Il peut s’agir d’un potentiel événement individuel (incendie, accident, agression), local (coupure d’électricité, catastrophe naturelle locale) voire national ou mondial (crise économique mondiale, catastrophe naturelle mondiale, pandémie, guerre apocalypse). De nature pessimiste, les adeptes du survivalisme se préparent en fonction de la situation qu’ils anticipent. Selon les scénarios, les survivalistes peuvent par exemple apprendre des techniques de survie ou des notions médicales, stocker des armes et de la nourriture ou construire un abri. Le kit de survie fait notamment partie du package.

D’où vient le survivalisme ?

Ce mouvement est apparu aux États-Unis dans les années 1960. En période de guerre froide, la menace nucléaire était présente. L’idée de survie prend alors de l’ampleur, notamment par l’intermédiaire de Don Stephens, qui popularise l’idée d’un kit de survie. Au cours de la décennie suivante, le premier choc pétrolier a lieu en 1973. Les États-Unis connaissent alors des pénuries et une hausse de l’inflation. De nombreux écrits abordent le sujet de la survie. Ce serait l’écrivain américain Kurt Saxon qui aurait employé pour la première fois ce terme. Plusieurs livres sur le thème du survivalisme sont devenus ensuite des best-sellers, notamment La Stratégie Alpha, publié par John Pugsley. Cet ouvrage est considéré aujourd’hui comme une référence par de nombreux survivalistes. Des événements récents, tels que la crise économique mondiale de 2008, les attentats terroristes, la prophétie maya ou encore diverses catastrophes naturelles ont contribué à la popularisation du survivalisme.

Des profils très différents

En France, le survivalisme prend également de l’ampleur. Un salon du survivalisme est d’ailleurs organisé depuis 2008. Les craintes vis-à-vis du dérèglement climatique ou de l’intelligence artificielle ont également renforcé ce mouvement, parmi lequel on peut retrouver des profils divers et variés. On observe des écologistes redoutant une catastrophe d’ampleur mondiale, des collapsologues, des groupes d’individus (notamment d’extrême-droite) anticipant une attaque armée ou encore des ultra-pessimistes prévoyant une apocalypse. Si leurs motivations sont différentes, les méthodes sont similaires. Ces individus privilégient en effet une certaine autonomie vis-à-vis du système et un mode de vie plus proche de la nature. Spécialise du sujet, Bertrand Vidal évoque l’évolution du survivalisme au fil des années : “si au départ l’on pouvait dire qu’il existe une unique population survivaliste qui pouvait se définir racialement, politiquement, économiquement et autres, aujourd’hui le mouvement est protéiformes, multiple, trans-générationnel. Tout le monde peut, un jour, devenir survivaliste.” Et vous ?