Quentin Bataillon assume sa venue dans TPMP au nom de la "pédagogie" et ne parle pas de démission
Le président de la commission d’enquête sur la TNT est sous le feu des critiques pour être allé sur le plateau Cyril Hanouna, pourtant auditionné par cette même commission… laquelle n’a pas encore rendu son rapport.
POLITIQUE - Il reconnaît une « maladresse », mais une seule. Après la polémique, le député Renaissance Quentin Bataillon exclut, ce jeudi 4 avril, de démissionner en dépit des appels en ce sens et des critiques - y compris dans le camp macroniste - à la suite de son passage chez Cyril Hanouna. Président de la commission d’enquête de l’Assemblée sur l’attribution des fréquences de la TNT, sa présence et ses propos sur le plateau de l’animateur phare de C8, lui-même auditionné, ont provoqué un tollé.
« TPMP » : Yann Barthès répond à Quentin Bataillon et tacle sa « constance en politique »
« La neutralité d’un président s’évalue à sa gestion des auditions. Elles se sont terminées le 28 mars et nous sommes à présent dans le temps du rapport et des contributions des groupes politiques. Mon devoir de pédagogie est d’aller sur tous les plateaux qui m’invitent », s’est justifié Quentin Bataillon auprès de L’Opinion ce mercredi soir.
La veille, sur le plateau de C8, l’élu de Loire avait critiqué Yann Barthès et son « attitude assez arrogante » avant d’égratigner Quotidien pour son choix (revendiqué) de ne pas recevoir de représentants de l’extrême droite.
Invité de la chronique Médias de franceinfo ce jeudi 4 avril, Quentin Bataillon dit « regretter » une « maladresse » : celle d’avoir « émis une critique » sur l’attitude de Yann Barthès et « la forme de l’audition » et ce, en direct sur le plateau de C8. « Ce n’était mon rôle de le faire là-bas, c’était une maladresse et je le regrette », a-t-il reconnu. « C’était compliqué de le faire là-bas, car on voit bien qu’il y a un conflit très fort entre les deux émissions » de TMC et C8, a-t-il ajouté… sans dire s’il aurait été plus ou moins approprié de le faire sur un autre plateau.
🔴 Présence de Quentin Bataillon à TPMP pour l'audition des acteurs de l’audiovisuel ➡️ "J'ai émis une critique d'auditionné [sur Yann Barthès]. Ce n'était mon rôle de le faire là-bas, c'était une maladresse et je le regrette", explique le président de la commission d’enquête. pic.twitter.com/STs2w6iYF2
— franceinfo (@franceinfo) April 4, 2024
Bataillon réfute les critiques en décrédibilisation (et ne démissionnera pas)
La présence du député Renaissance dans le talk-show d’Hanouna a fait bondir la gauche, dont le rapporteur LFI de la fameuse commission, Aurélien Saintoul. Mais pas uniquement. Le chef de file des élus Renaissance à l’Assemblée, Sylvain Maillard, s’en est aussi ému, la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot estimant pour sa part à la sortie du Conseil des ministres qu’un responsable « n’a (pas) de jugement à apporter sur un journaliste ». Plus haut encore, selon L’Opinion et RMC, les faits et geste du député de la Loire ont « agacé » jusqu’au chef de l’État Emmanuel Macron.
Sans citer nommément Quentin Bataillon, la présidente Renaissance de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a appelé l’ensemble des membres de la commission, à « faire preuve de réserve et de discernement dans leurs expressions publiques, afin de garantir la sérénité des travaux et la crédibilité des investigations ». Car si les auditions sont finies, le rapport de la commission d’enquête ne serait finalisé et rendu public que le 7 mai.
Comme l’explique Libération, rien dans le règlement du Palais Bourbon ne permet de démettre Quentin Bataillon de sa fonction dans la commission contre son gré. Et l’intéressé exclut fermement de quitter son poste. « La présidence n’est pas remise en question », déclare-t-il sur franceinfo. Il fait valoir un travail « en deux temps » de la commission d’enquête, celui des auditions qui « se sont faites correctement » et celui de l’écriture du rapport, qui revient à Aurélien Saintoul. « Ce n’est pas moi qui vais l’écrire et je n’ai aucune influence dessus », se défend-il. « À aucun moment mon impartialité n’a été remise en cause », assure-t-il, balayant d’un revers de main d’autres reproches sur le cadeau (un t-shirt) qui lui a été remis en plateau par Cyril Hanouna.
Bataillon sur "Quotidien" ? Il irait "avec plaisir"
Le député de Loire martèle ainsi son droit à la « liberté d’expression » et interroge : « Pourquoi je serais le seul citoyen de France à m’empêcher d’aller parler à la télévision ? », interroge-t-il dans L’Opinion. « J’irai partout où je serai invité », assure-t-il. Y compris chez Quotidien ? À ce stade, ce n’est pas prévu, faute d’invitation de la production Bangumi, indique Quentin Bataillon. « Je n’ai pas l’impression qu’ils l’aient prévu mais s’ils le font j’irai avec plaisir », fait-il savoir.
Dans Quotidien mercredi soir, Yann Barthès a réagi aux propos de l’élu en moquant sa « constance en politique » ironisant pour ce faire sur un tweet daté de janvier 2023 où Bataillon s’insurgeait contre « l’imposture de TPMP ». « Nous n’avons pas l’habitude de régler nos comptes à l’antenne et nous ne le ferons pas. Mais je tiens simplement à dire au président de la commission qu’il a foutu en l’air une commission qui aurait pu apporter quelque chose au débat démocratique », a déclaré le présentateur de TMC.
L’invitation sera-t-elle malgré tout lancée ? Quentin Bataillon a confié avoir « contacté » l’émission pour clarifier la situation. « S’il pense qu’il y a une forme d’animosité contre eux, ce n’est absolument pas le cas. (...) J’ai beaucoup de respect pour cette émission » promet-il.
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