Quels sont les animaux considérés comme "nuisibles" en France ?

Le gouvernement a actualisé la liste des animaux "susceptibles d'occasionner des dégâts" sur le territoire qui peuvent être tués hors période de chasse.

Le renard roux est classé Esod dans 88 départements (crédit : getty image)
Le renard roux est classé Esod dans 88 départements (crédit : getty image)

Une liste polémique. Le gouvernement a publié un arrêté le 3 août 2023 précisant les périodes et les modalités de destruction des “espèces susceptibles d’occasionner des dégâts” (ESOD), précédemment dites “nuisibles”. On y retrouve quatre mammifères, la belette, la fouine, la martre et le renard roux, et cinq oiseaux, le corbeau freux, la corneille noire, la pie bavarde, le geai des chênes et l’étourneau sansonnet. Toutes ces espèces peuvent être tuées hors période de chasse, sous certaines conditions, dans les territoires où leur prolifération est problématique. Ainsi, le renard peut être tué toute l'année dans 88 départements, alors que le geai des chênes peut l'être dans cinq seulement.

Seul le putois, inscrit dans la précédente liste, a été épargné. La précédente secrétaire d’Etat à la biodiversité, Bérangère Couillard, s’était engagée à le retirer à la suite d’une décision du Conseil d’Etat de juillet 2021 qui jugeait l’état de conservation de cette espèce “défavorable”.

Les associations vent debout

La Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) a annoncé son intention de déposer un recours juridique contre cette liste qui court jusqu’en 2026. De son côté, l’association pour la protection des animaux sauvages (Aspas) va saisir le Conseil d’État. Les associations jugent archaïque l’idée d’autoriser à tuer “sans limite” des animaux “dans le contexte de l’urgence écologique et de l’effondrement de la biodiversité”.

Les associations fustigent également la méthodologie de cette liste, détaillée par le ministère de la Transition écologique. Les départements peuvent en effet demander qu’une espèce y figure en fonction du nombre d’animaux (environ 500 prélèvements par an) et de l’importance des dégâts causés (environ 10 000 euros sur trois ans).

“Il n’y a pas du tout de contrôle (sur les dégâts signalés), il n’y a pas de justification scientifique et il n’y a pas de valorisation de méthodes alternatives”, estime Richard Holding, chargé de communication chez l’Aspas, cité par Ouest France. Il dénonce l’objectif de “répondre aux seuls intérêts économiques des chasseurs et des agriculteurs”. LPO insiste de son côté sur le rôle écologique de certaines espèces. Le geai des chênes "plante des arbres" et le renard limite “les pullulations de rongeurs”.

VIDÉO - Les corbeaux considérés comme des animaux "nuisibles" ?