Quelle issue pour les prisonniers politiques vénézuéliens ?
Il s'appelle Juan Requesens et est détenu depuis plus de 170 jours dans une prison vénézuélienne. Ce député d'opposition a été arrêté en août 2018. Il est accusé d'avoir participé à l'attentat aux drones contre Nicolas Maduro. Une accusation fallacieuse pour ses parents qui dénoncent une détention politique. " C'est un prisonnier politique parce qu'il est derrière les barreaux car il pense différemment, assène son père, prénommé Juan lui aussi, au micro d'Euronews. Ici, ceux qui ont conscience du problème vénézuélien et pensent différemment pour le bien du Venezuela, on essaie de les mettre en prison, parfois même de les tuer. Ils les mettent en prison, les torturent, et ici il y a plus de 400 prisonniers politiques précisément pour cette raison. " Dans une vidéo rendue publique par les autorités, Juan Requesens admet sa participation à l'attentat du 4 août 2018. Des drones chargés d'explosifs avaient alors visé le président lors d'un meeting en plein air. Mais pour le père du député, ce sont des aveux contraints. Il aurait été drogué et menacé. " Tout semblait écrit d'avance, comme un scénario, assure-t-il. Les charges sont plus ou moins lourdes selon les cas... Association de malfaiteurs, terrorisme, haute trahison, il y a de tout. " Robiro Teran dirige l'ONG Foro Penal qui défend les opposants emprisonnés. D'après lui, plus de 850 personnes ont été arrêtées depuis que Juan Guaido s'est autoproclamé président il y a une semaine. Et leurs conditions de détention l'inquiètent. " Certains sont enfermés avec des prisonniers de droits commun, ils ne sont pas détenus à part en tant que prisonniers politiques, raconte Robiro Teran . D'autres se voient interdire les visites de leurs familles. Ils vivent dans des conditions épouvantables. Ils ont la gale, une maladie de la peau qui est due au fait qu'il ne puissent pas se laver, due à l'insalubrité. " Parmi les prisonniers politiques, beaucoup sont des étudiants. Oscar Leon de la Fédération des étudiants fait partie de ceux qui manifestent défiant le président Maduro, et il n'entend pas s'arrêter malgré les risques. " Ils nous intimident tous les jours, non seulement par la répression mais aussi à travers la situation du pays, assure l'étudiant. Et en dépit de toutes les intimidations, en dépit de tous les obstacles, le mouvement étudiant, la société civile et chaque Vénézuélien qui vit cette situation au quotidien continueront de lutter pour un changement politique dans notre pays. " " L'Assemblée nationale, dominée par l'opposition et accusée d'outrage par la justice, a tenté en 2016 de faire passer une loi d'amnistie pour ceux qui ont été emprisonnés durant le mouvement de contestation de 2014, conclut notre correspondant Hector Estepa. A l'époque, le gouvernement de Nicolas Maduro et la magistrature avaient renvoyé le projet de loi qui revient aujourd'hui sur le devant de la scène. Juan Guaido a promis l’amnistie, non seulement pour les détenus que l'Assemblée nationale considère comme des prisonniers politiques mais aussi pour les militaires et fonctionnaires qui se dresseraient contre Nicolas Maduro. "