Quatre morts dans les combats dans le sud-est de la Turquie

DIYARBAKIR, Turquie (Reuters) - Deux civils, un soldat et un policier ont été tués dans le sud-est de la Turquie, où l'armée poursuit ses opérations contre les séparatistes kurdes, a-t-on appris auprès des services de sécurité. Une mère de trois enfants a été tuée et une autre personne a été blessée dimanche dans un tir de mortier contre leur maison dans le quartier de Sur, à Diyarbakir, la plus grande ville du sud-est de la Turquie, a-t-on indiqué dimanche soir de même source. Dans la ville de Silopi, près des frontières irakienne et syrienne, un homme a été tué par des tirs d'armes à feu et sa femme et un autre parent ont été blessés alors qu'ils tentaient de sortir de chez eux, a-t-on ajouté. Un soldat a été tué dans un attentat à la bombe par des membres du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) à Sur dimanche soir, a déclaré de son côté lundi le chef d'état-major de l'armée turque dans un communiqué. Et lundi, un membre d'une unité spéciale de la police a trouvé la mort à Sur, a-t-on déclaré de source proche des services de sécurité. Le quartier historique de Sur, inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco, est placé sous couvre-feu permanent depuis le 2 décembre, l'armée tentant de déloger les combattants du PKK qui s'y sont retranchés. Plus de 3.000 séparatistes kurdes ont péri l'an dernier dans les combats qui ont repris en juillet lorsque le cessez-le-feu en vigueur depuis deux ans entre Ankara et le PKK a volé en éclats. Des centaines de militaires et de civils ont également été tués dans les violences dans le sud-est de la Turquie en 2015. L'armée a déclaré lundi que 225 combattants du PKK avaient été tués à Silopi et dans une ville voisine, Cizre, depuis le début des opérations militaires dans ces deux endroits le 14 décembre. A Cizre, des chars ont pilonné dimanche des bâtiments où seraient retranchés des membres du PKK, a rapporté Reuters télévision. Les habitants de la ville, agitant des drapeaux blancs, ont fui en emportant leurs enfants et quelques effets personnels. "Tous les jours, ils tirent à l'artillerie et au mortier", a dit un homme à Reuters télévision. "Nous devons partir, mais nous ne savons pas où aller et comment partir". (Seyhmus Cakan; Eric Faye pour le service français)