Quatre candidates pour l'énergie noire

Quelle est cette mystérieuse force qui provoque l'accélération de l'expansion de l'Univers ? Depuis plus de 25 ans, la communauté scientifique tente de trouver une explication. Si les théories ne manquent pas - notre liste n'est pas exhaustive -, les preuves se font attendre.

Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir - La Recherche n°925, daté mars 2024.

"Les résultats sont très surprenants, voire choquants. […] Abordez [-les] non pas avec votre cœur ou votre tête, mais avec vos yeux. Nous sommes des observateurs après tout !" Ce message électronique a été adressé le 12 janvier 1998 par l'astrophysicien Adam Riess à ses collègues de l'équipe High-Z-Supernovae. "La veille de ma nuit de noces, sous le regard courroucé de ma femme", précisera-t-il par la suite… Quels étaient ces résultats si urgents ?

Ils concernaient rien de moins que le destin de l'Univers, et allaient être à l'origine, bien des années plus tard, de la construction de trois instruments inaugurés récemment. Le projet High-Z supernovae consistait à mesurer l'ampleur du ralentissement de l'expansion de l'Univers. La conclusion que le chercheur américain envoie à ses collègues dit précisément l'inverse : l'expansion de l'Univers accélère. Une nouvelle fracassante confirmée la même année par une seconde équipe, celle du Supernova Cosmology Project (CSP) dirigée par l'Américain Saul Perlmutter, ce qui lui vaudra le prix Nobel de physique en 2011 avec Adam Riess et Brian P. Schmidt, fondateur du projet High-Z Supernovae…

Les deux études découlent de campagnes d'observations de supernovae, ces étoiles en fin de vie qui explosent spectaculairement. Elles brillent tout à coup comme des centaines de millions de soleils, constituant de vrais phares dans l'Univers. Pour un certain type de supernovae, les "SNIa", il est possible de déterminer la quantité de lumière qu'elles émettent à l'origine. En comparant avec l'éclat que l'on perçoit sur Terre, il est facile de définir leur distance par rapport à nous. Entre 1994 et 1997, les deux groupes étudient des dizaines de ces SNIa, notamment grâce au télescope spatial Hubble.

Les "chandelles" de l'Univers

Il s'agit d'une catégorie bien particulière de supernova dite thermonucléaire. Elle met en scène un couple d'étoiles, dont l[...]

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