Quatre Afghans détenus à Guantanamo rapatriés à Kaboul

Quatre Afghans détenus depuis plus de dix ans sur la base américaine de Guantanamo, à Cuba, ont été rapatriés. Les quatre hommes sont arrivés de nuit à Kaboul à bord d'un avion militaire américain et ont été remis aux autorités afghanes. /Photo d'archives/REUTERS/Bob Strong

WASHINGTON, (Reuters) - Quatre Afghans détenus depuis plus de dix ans sur la base américaine de Guantanamo, à Cuba, ont été rapatriés, annonce samedi le Pentagone. Le département américain de la Défense précise que les quatre hommes sont arrivés de nuit à Kaboul à bord d'un avion militaire américain et ont été remis aux autorités afghanes. C'est la première fois que des détenus afghans de Guantanamo sont transférés en Afghanistan depuis 2009, a déclaré un responsable américain. Shawali Khan, Khi Ali Gul, Abdul Ghani et Mohammed Zahir étaient initialement soupçonnés d'appartenance aux taliban ou à d'autres groupes armés proches du mouvement islamiste délogé de Kaboul fin 2001. "La plupart sinon la totalité de ces accusations ont été abandonnées et ces quatre hommes, au pire, pourraient être décrits comme des subalternes, et encore", reconnaît un responsable américain. Le centre de Guantanamo a été ouvert fin 2001 par l'administration de George W. Bush pour y regrouper des "ennemis combattants" capturés dans le cadre de la "guerre contre le terrorisme" déclenchée après les attentats du 11-Septembre. A son arrivée à la Maison blanche, Barack Obama s'était engagé à fermer rapidement ce centre de détention critiqué par les associations de défense des droits de l'homme mais s'est heurté à de vives difficultés juridiques soulevées par le Congrès. A ce jour, 132 détenus se trouvent toujours à Guantanamo. D'autres rapatriements ou transferts vers des pays tiers pourraient avoir lieu d'ici la fin de l'année, selon des responsables américains. Mais l'administration aura du mal à vider Guantanamo, la moitié environ des détenus toujours présents étant des Yéménites qui ne peuvent regagner leur pays du fait de la situation chaotique qui y règne. (Matt Spetalnick; Henri-Pierre André pour le service français)