Une quarantaine de migrants coincés à la frontière gréco-turque, une enfant de 5 ans morte

Un groupe de 28 migrants, dont huit enfants, est bloqué depuis trois jours sur un îlot du fleuve Evros, marquant la frontière entre la Grèce et la Turquie. Pendant plusieurs jours, les deux pays refusent d’intervenir et se renvoient la balle… Jusqu'à ce que la découverte du corps inerte d'une enfant de cinq ans. Piquée par un scorpion, cette Syrienne est morte le 9 août. Son corps n'a toujours pas été inhumé. Afin de le maintenir au frais, son cadavre a été plongé dans les eaux du fleuve par ses compagnons d’infortune.

"D’après leurs déclarations, il semble qu’un enfant de 5 ans ait perdu la vie sur le sol turc et c’est désagréable. Nous passerons par la Croix-Rouge internationale et le Croissant-Rouge afin que le corps de l’enfant puisse être retrouvé sur l’île turque et enterré dignement par sa famille" a commenté le ministre grec de l’Immigration et de l’Asile Notis Mitarakis.

"Prise de mesures urgentes"

Selon Athènes, la faute revient entièrement à la police turque, qui aurait poussé le groupe à franchir le fleuve. Selon Notis Mitarakis, "ces personnes ont atteint l’Evros parce que la Turquie les a forcées à traverser illégalement les frontières de l’Union européenne. La Turquie doit respecter les obligations qui lui incombent en vertu du droit international. Dès que les migrants se sont retrouvés sur le sol grec, nous avons immédiatement fourni une protection, conformément à la législation grecque et européenne."

Mais des ONG et des médias locaux avaient averti depuis plusieurs jours que ces réfugiés auraient été victimes de refoulements illégaux entre la Grèce et la Turquie et se trouvaient bloqués sur un îlot du fleuve d'Evros, qui marque la frontière entre les deux pays. Samedi, le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) avait appelé "à la prise de mesures urgentes" pour les sauver.

La Grèce a été critiquée à plusieurs reprises pour des refoulements illégaux présumés de migrants vers la Turquie sur sa frontière terrestre et maritime, en Égée, selon des témoignages des victimes publiés par des ONG, l'AFP et d'autres médias. Mais Athènes a toujours nié ces accusations.