Qu’est-ce que le violentomètre ? L’outil utilisé par Sandrine Rousseau pour parler de l’affaire Quatennens

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Capture d’écran LCI

VIOLENCES SEXISTES ET SEXUELLES - Vert, orange et rouge. Trois couleurs pour trois catégories. Outil de sensibilisation, de prévention et de mesure du degré des violences conjugales, le « violentomètre » a été imaginé fin 2018 par la mairie de Paris en partenariat avec l’observatoire des violences envers les femmes de la Seine-Saint-Denis et l’association En Avant Toute(s). La députée d’Europe Ecologie-Les Vert Sandrine Rousseau s’en est servie sur LCI ce jeudi 15 décembre pour dénoncer les violences de son collègue des Insoumis, Adrien Quatennens.

L’outil prend la forme d’une règle cartonnée et permet de jauger la sûreté et le bien-être de son couple. Selon le site de la mairie de Paris, il « permet aux jeunes (et moins jeunes) filles de se questionner sur leur relation amoureuse en décryptant, la présence ou la menace de violences sexistes et sexuelles dans le jeune (et moins jeune) couple ».

Ce support a été distribué auprès de 150 collectivités en France. Il montre à quel moment il est nécessaire de demander de l’aide. Sandrine Rousseau l’a décrit comme un outil de prévention « qui montre la toxicité que peut avoir une relation et les degrés de violence dans lequel nous sommes ».

Trois catégories

Concrètement, le violentomètre décrit 23 situations (la 23e étant la pire) repartie en trois catégories. La première, la verte, comprend cinq cas de figure - parmi lesquels un partenaire qui « a confiance en toi » ou « est content quand tu te sens épanouie » - qui prouvent que la relation est saine.

La deuxième catégorie, de couleur jaune orangé, est intitulée « Vigilance, dis stop » : elle liste les signaux d’alerte de la toxicité de la relation et les premiers pas vers la violence. Parmi les dix situations décrites, on retrouve par exemple un partenaire qui « insiste pour que tu lui envoies des photos intimes » ou « te manipule ».

La dernière catégorie, la rouge, dépeint le basculement dans la violence et incite les femmes à se « protéger » et à « demander de l’aide ». Elle décrit des situations telles qu’un homme qui « menace de se suicider à cause de toi » ou encore « te menace avec une arme. »

Un outil déjà invoqué dans l’affaire Quatennens

Sandrine Rousseau a ainsi resitué trois situations auxquelles Céline Quatennens, l’épouse du député du Nord, a été confrontée. « Quand il y a ’être jaloux en permanence’, ’vérifier les textos’ et ’mettre une gifle’, on est déjà dans la zone rouge de la violence » a-t-elle dénoncé. Si « mettre une gifle » fait bien partie de la zone rouge, « être jaloux en permanence » et « vérifier les textos » sont dans la zone orange, qui alerte déjà d’une relation toxique.

Ce n’est pas la première fois que le violentomètre est invoqué dans cette affaire. Manuel Bompard, député LFI de la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône, s’y était référé après avoir tenu ces propos : « Une gifle n’est jamais acceptable, mais une gifle n’est pas égale à un homme qui bat sa femme tous les jours. »

Face au tollé de cette déclaration, il s’expliquait dans un communiqué : « Des associations féministes ont d’ailleurs mis en place un violentomètre qui propose une gradation des violences sexistes et sexuelles. (...) Une gifle est une violence conjugale ; elle n’est pas équivalente par exemple à un viol ou une menace avec arme. » Mais le violentomètre permet de constater qu’une gifle figure bel et bien parmi les signaux rouge écarlate. Au moment des propos tenus par Manuel Bompard, Hélène Bidard, adjointe communiste à la maire de Paris en charge de l’égalité femmes-hommes qui a développé le violentomètre, dénonçait une incompréhension de la logique de l’outil auprès de Libération. « C’est un outil qui sert à mettre des mots. À faire comprendre que si on n’est pas dans le vert, on est déjà dans la violence », avait-elle ainsi déclaré.

Ce jeudi 15 décembre, les données du service statistique du ministère de l’Intérieur (SSMSI) ont été diffusées : les services de police et de gendarmerie ont recensé 208 000 victimes de violences conjugales en 2021, soit une hausse de 21 % par rapport à 2020.

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