Qu’est-ce que la Brav-M, cette unité de police que des députés insoumis veulent voir démantelée?

Des policiers de la Brigade de répression de l'action violente motorisée (Brav-M) lors d'une manifestation à Paris, le 18 mars 2023, à Paris. - Geoffroy Van der Hasselt / AFP
Des policiers de la Brigade de répression de l'action violente motorisée (Brav-M) lors d'une manifestation à Paris, le 18 mars 2023, à Paris. - Geoffroy Van der Hasselt / AFP

Ces groupes de plusieurs motocycles avec un binôme par véhicule interviennent essentiellement dans le cadre de manifestations susceptibles de dégénérer ou dans le but de disperser des mouvements non déclarés.

Dans un courrier adressé à Gérald Darmanin, trois députés de La France insoumise demandent ce mercredi le "démantèlement à titre provisoire de la Brav-M", selon une information de franceinfo.

Thomas Portes, Antoine Léaument et Ugo Bernalicis alertent sur les "dérives des techniques de maintien de l'ordre observées" par ces "brigades de répression des actions violentes motorisées" lors des récentes manifestations contre la réforme des retraites.

Alors que des manifestants dénoncent des "violences policières" et que le mouvement se durcit, les élus font état "d'un emploi disproportionné de la force". Ils font notamment référence à une vidéo massivement relayée sur les réseaux sociaux montant un membre de la Brav-M donner un coup de poing au visage d'un manifestant à Paris lundi soir. Une enquête préliminaire a été confiée à l'IGPN.

Interpeller les groupes violents

Les Brav-M ont été créées en 2019 par le préfet de police de Paris, en plein mouvement des gilets jaunes. Elles sont constituées de binômes à moto intervenant essentiellement lors de manifestations.

À leur création, leur objectif était défini comme suit: "disperser les regroupements, selon un emploi de la force gradué et proportionné et de procéder à un maximum d’interpellations".

Il s’agit notamment de "bloquer les départs de cortèges sauvages", "contenir les manifestants" et "procéder aux interpellations qui s’imposent", et soutenir les autres unités en difficulté, indique la préfecture de police dans une vidéo. En somme, leur mission est notamment de se déplacer plus rapidement et avec plus de réactivité que, par exemple, les CRS.

À vive allure, sirène hurlante, ils roulent dans ces quartiers, sillonnent les grands axes comme les petites rues, avec pour objectif de repérer des individus suspects ou des groupes qui pourraient se constituer pour commettre des violences.

Successeurs des "voltigeurs" ?

Les deux policiers composant le binôme classique de la Brav-M portent des tenues noires avec un gilet pare-balles. Le pilote de la moto se distingue par un casque blanc tandis que son coéquipier d'intervention lui porte un casque noir. Ils sont également munis de matraques et de lanceurs de balles de défense (LBD).

Malgré sa création récente, la Brav-M n'en est pas à sa première polémique. Dès 2019, cette brigade est critiquée car elle rappelle les PVM (pelotons de voltigeurs motorisés) qui existaient au sein de la police entre 1969 et 1989.

Les PVM ont été dissous après le meurtre de Malik Oussekine, mort après l'intervention des voltigeurs durant une manifestation étudiante en 1986. Dans le cas de la Brav-M, les motos sont juste "un vecteur de déplacement et "les policiers interviennent toujours à pied", précise la préfecture de police.

"Particulièrement adaptée"

Aujourd'hui, dans le cadre des manifestations contre la réforme des retraites, la Brav-M est accusée de charger trop violemment les manifestants ces derniers jours. Des témoignages dénoncent des coups de matraques injustifiés.

De son côté, le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a déclaré sur franceinfo juger la Brav-M "particulièrement adaptée pour pouvoir disperser des groupes d'individus".

Face au très probable refus du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin de "démanteler" cette brigade, Thomas Portes, Antoine Léaument et Ugo Bernalicis vont déposer, toujours selon franceinfo, une pétition dans le cadre de la plateforme des pétitions de l’Assemblée nationale, pour demander à nouveau ce démantèlement.

Article original publié sur BFMTV.com

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