Pyongyang veut dénucléariser d'ici début 2021, dit Séoul

Kim Jong-un a pour la première évoqué le calendrier qui mènera à la dénucléarisation de la Corée du Nord, qu'il souhaite voir aboutir avant la fin du mandat actuel de Donald Trump, début 2021, a annoncé jeudi Chung Eui-yong (photo), conseiller sud-coréen à la sécurité nationale. /Photo prise le 13 mars 2018/REUTERS/Alexander Zemlianichenko

SEOUL (Reuters) - Kim Jong-un a pour la première évoqué le calendrier qui mènera à la dénucléarisation de la Corée du Nord, qu'il souhaite voir aboutir avant la fin du mandat actuel de Donald Trump, début 2021, a annoncé jeudi un proche conseiller du président sud-coréen.

Chung Eui-yong, conseiller sud-coréen à la sécurité nationale, a ajouté que Kim Jong-un rencontrerait le chef d'Etat sud-coréen, Moon Jae-in, du 18 au 20 septembre à Pyongyang pour un nouveau sommet intercoréen.

Kim Jong-un avait reçu la veille une délégation de responsables sud-coréens pour ouvrir la voie à ce nouveau sommet, a expliqué Chung Eui-yong qui a relayé les préoccupations du dirigeant nord-coréen.

Ce dernier entend achever la dénucléarisation de son pays et parvenir à la cessation des hostilités entre Pyongyang et Washington avant la fin du premier mandat de Donald Trump qui doit s'achever en janvier 2021.

Selon Chung Eui-yong, Kim a exprimé sa confiance à l'égard de Trump auprès de ses interlocuteurs du Sud. "Il a singulièrement souligné n'avoir jamais dit quoi que ce soit de négatif à l'encontre du président Trump", a affirmé Chung.

"MERCI PRESIDENT KIM"

Donald Trump s'est immédiatement réjoui sur Twitter de cette marque de confiance. "Kim Jong-un de Corée du Nord proclame son 'inébranlable foi à l'égard du président Trump'. Merci président Kim. Nous réussirons ensemble", a-t-il écrit sur le réseau social.

Son secrétaire d'Etat, Mike Pompeo, qui s'est rendu à plusieurs reprises cette année en Corée du Nord, a refusé d'évoquer l'avenir des relations entre les deux parties tout en prévenant que la route vers la dénucléarisation du régime nord-coréen serait encore longue.

"Dans le cas présent, la masse de travail qu'il reste à abattre est énorme", a déclaré le chef de la diplomatie américaine en visite en Inde.

Prié de commenter les informations selon lesquelles la Corée du Nord a continué le développement de son programme d'armement, Pompeo a souligné que Pyongyang avait cessé ses essais nucléaires et ses essais de missiles balistiques.

"Mais l'oeuvre qui consiste à convaincre le président Kim d'emprunter la trajectoire stratégique dont nous avons parlé se poursuit", a-t-il dit.

Selon Chung Eui-yong, Kim Jong-un déplore que "certains membres de la communauté internationale puissent douter de sa volonté de dénucléariser et a demandé que ce message soit transmis aux Etats-Unis".

"Il a dit qu'il apprécierait que sa bonne volonté soit considérée comme telle (...). Il a exprimé sa ferme volonté de mettre en oeuvre d'autres mesures volontaristes en direction de la dénucléarisation si les mesures qu'il a déjà adoptées étaient récompensées."

Pour Washington, de tels gestes ne sont pas à l'ordre du jour, les Américains estimant avoir consenti à suffisamment de concessions, à commencer par la proclamation de la fin des exercices militaires organisés conjointement avec la Corée du Sud.

(Joyce Lee avec Susan Heavey à Washington; Arthur Connan et Henri-Pierre André pour le service français)