De Pyongyang à Séoul: l’envers des Corées

En février, un poste d’observation du Sud braqué vers le Nord à la lisère de la zone démilitarisée.

Une série d’ouvrages vient éclairer les deux sœurs ennemies, débroussaillant les clichés et livrant de précieux témoignages.

Le moment est coréen. Et dans les mots d’un écrivain, il condense une vie. Il correspond à un précipité chaotique entre le Nord et le Sud. Hwang Sok-yong est cet écrivain engagé sur un tortueux chemin coréen depuis plus de soixante ans. Ce petit homme au physique sec et à la parole vive a été de tous les combats, embringué dans les furies du XXe siècle en Asie comme dans les luttes pour la démocratie, en faveur des sans-voix de la dictature et des sans-grade d’un capitalisme autoritaire en Corée du Sud. C’est une voix qui porte et une plume qui lie.

Dans le Prisonnier, son autobiographie dont la revue Critique publie de trop courts extraits pour un numéro spécial - et bienvenu - sur la Corée, Hwang Sok-yong reparcourt à hauteur d’homme et de père de famille cette existence happée par l’histoire et la division. Sa vie est un résumé des déchirures coréennes : emprisonné pour contestation, enrôlé dans le corps expéditionnaire sud-coréen au Vietnam, ouvrier, fermier, il se rend à Pyongyang en 1989 pour un congrès d’écrivains du Nord et du Sud. En défiant la loi sur la sécurité nationale, «une sorte d’instrument de supplice imaginé par le système de la partition comme un lit de Procuste», qui empêche de facto tout contact entre les deux pays. Il ne peut revenir au Sud. Il s’exile aux Etats-Unis pour échapper à une condamnation. Mais quand il rentre en 1993, il est jeté en prison et «désossé» comme un «sale con et un putain de coco» selon les mots de bienvenue du chef des enquêteurs.

«Il me fallait être bien naïf pour croire que je m’étais comporté dignement pendant l’enquête, avec le sentiment de les avoir dominés, écrit Hwang Sok-yong dans le Prisonnier.Je me suis rendu compte à quel point j’avais été docile : un petit caniche qui donne la patte à tous ceux qui la demandent.» Libéré en 1998, Hwang Sok-yong est dans les rues de Séoul quand la foule, (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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