PSG: comment le repositionnement axial d'Ousmane Dembélé a gêné la Real Sociedad

Rarement le PSG n’aura franchi l’obstacle des huitièmes de finale de la Ligue des champions avec autant de sérénité. La marque des grands coachs? Au-delà des doutes nés de sa gestion du cas Kylian Mbappé entre les deux rendez-vous de C1, Luis Enrique jouait une partie de sa crédibilité sur cette double confrontation.

La première manche avait mis en lumière les lacunes de son Paris Saint-Germain face aux équipes qui vont chercher les Parisiens très haut sur le terrain, en tentant de les empêcher de jouer. Mais le technicien asturien a parfaitement su rectifier le tir ce mardi à Saint Sébastien, en procédant à des ajustements tactiques qui se sont révélés déterminants.

Dembélé, un joueur "unique"

Pris à la gorge d’entrée au Parc des Princes, coincé dans son propre camp, le PSG a cette fois trouvé la clé pour fluidifier sa relance et attaquer rapidement la profondeur. Le choix d’associer Lucas Beraldo et Lucas Hernandez, deux gauchers, pour former la charnière centrale, tous les entraîneurs ne l’auraient pas fait, car le pari comportait une part de risque.

Luis Enrique savait aussi qu’il alignait ses deux joueurs les plus doués à ce poste, avec suffisamment de personnalité sous pression pour ressortir proprement le ballon. Sans la passe laser de Beraldo pour éliminer trois joueurs, le deuxième but de Kylian Mbappé n’aurait sans doute jamais existé.

Mais le rôle d'Ousmane Dembélé, et la qualité de ses déplacements (10.7 kms parcourus et 15 sprints, moins que d'habitude en raison de sa position), sacrifiant ses qualités de dribbleur (0 dribble tenté) pour offrir des solutions à ses partenaires - sur ce but comme durant le reste du match - a été tout aussi décisive.

Zaïre-Emery: "Je pense que ça nous a aidés à les ouvrir"

C’est sans aucun doute la plus grande réussite de Luis Enrique, avoir intégré Ousmane Dembélé dans l’entrejeu à la relance pour sortir du pressing en créant du surnombre, et apporter de la variété à l’animation offensive parisienne. "Cela nous a surpris", a reconnu Imanol Alguacil.

"Notre objectif était clairement de créer une supériorité à l’intérieur et d’utiliser un joueur comme Ousmane Dembélé qui, dos au but, est unique et est capable de jouer des deux côtés. Il est capable de jouer en une ou deux touches sans perdre le ballon", a expliqué Luis Enrique.

Le positionnement inhabituel de l’ancien Barcelonais a complètement éteint le pressing de la Real Sociedad, incapable d’emballer le match comme elle en avait l’intention.

"On n'a pas su bien sortir le ballon comme on sait le faire et notre pressing aussi n’était pas à la hauteur comme d'habitude", a admis l’international malien Hamari Traoré.

En venant s’insérer au milieu, Dembélé a aspiré la défense adverse libéré des espaces, permettant à Warren Zaïre-Emery et Fabian Ruiz de se projeter. "C’était l’idée du coach de mettre Ousmane dans l’axe. Je pense que ça a très bien marché, ça nous a permis d’être libre sur les côtés, lui restait à l’intérieur. Je pense que ça nous a aidés à les ouvrir", souriait le jeune titi parisien à notre micro après la rencontre.

Plus éloigné de la zone de vérité qu’à l’accoutumée, même s'il donne cette passe qui amène à l'ouverture du score de Kylian Mbappé (avec lequel il a échangé le plus de passes, 7), Ousmane Dembélé a connu du déchet dans ses passes et perdu beaucoup de ballons (17, 6 récupérés). Mais sa rigueur tactique pour fermer le côté en phase défensive et prêter main forte à Nuno Mendes face à Kubo a compensé ce match en demi-teinte, ce que n'a pas manqué de souligner son entraîneur.

"Sur le tableau, c’est très facile. Et tous les entraîneurs gagnent le match sur le tableau. C’est aux joueurs de l’interpréter, de savoir comment le faire" a commenté Luis Enrique au micro de la chaîne du PSG. "Nous voulons un Paris Saint-Germain imprévisible pour l’adversaire mais pas pour nous", martèle l’entraîneur du PSG cette saison. Passé maître dans l’art du contrepied, Luis Enrique continue de nous surprendre. Et on en redemande.

Article original publié sur RMC Sport