PSG: son lien avec Mbappé et Dembélé, sa jeunesse, ses idoles, le match contre le Barça... Bradley Barcola se confie

Qu'est-ce que la Ligue des champions représente pour vous?
Plus petit, je me disais que j’avis vraiment envie de vivre ça. Marquer ou faire une passe décisive, ça m’encourage encore plus dans mon idée de la gagner. Dans votre enfance, est-ce qu'un match vous a particulièrement marqué? Moi, c’était les finales. J’ai toujours pris beaucoup de plaisir à les regarder. Avoir les émotions de l’équipe qui gagnait, ça a toujours été mon but. Une finale en particulier?

Je dirais Real-Atlético (de 2014, ndlr), où Sergio Ramos met la tête à la dernière minute.
Quels ont été les joueurs qui vous ont fait rêver quand vous étiez plus jeune? Dans cette compétition, c’était Cristiano Ronaldo. Le voir marquer à presque tous les matchs, même en finale, porter son équipe, c’était exceptionnel à chaque fois de le voir. C'était vraiment toute mon enfance. J'ai toujours aimé Ronaldo, le voir beaucoup travailler et marquer. Sa mentalité, ne jamais rien lâcher, c'est ce qui m'a le plus marqué. Et c'est ce qui m'a emmené jusqu'ici. J'ai toujours beaucoup travaillé en ayant une bonne mentalité. C'est ça que j'ai retenu de lui. Le voir toujours se surpasser, à chaque fois, c’est vraiment bien pour nous les jeunes quand on le regarde. Cela donne envie de bosser comme lui et de se dire qu'on peut tout avoir en travaillant.

Si vous étiez amené à le rencontrer, que lui diriez-vous?

Je le féliciterais pour tout ce qu'il a accompli et je lui dirais merci de m'avoir procuré autant d'émotions quand j'étais plus jeune.

"C'est ma mère qui nous donné cette passion"

Parmi les idoles que vous avez peut-être eu, on peut parler de Malcolm, votre frère.
C’est mon grand frère, c’est mon exemple. Il a toujours été là derrière moi, toujours à m’accompagner, même aujourd’hui encore. C'est lui qui a commencé à jouer au foot, avant moi. J'allais voir ses matchs, je prenais un ballon à côté pour jouer...

Je crois qu'il a commencé sur le terrain et qu'il a fini gardien (sic). Mais c'était bénéfique pour moi, parce que je m'entraînais avec lui, il était à la cage et je pouvais lui mettre des frappes.

Il a toujours été présent pour moi, il m'emmenait aux entraînements, il me ramenait.

Vous faites partie d'une famille nombreuse, franco-togolaise. La place du foot, c'est qui au départ?

Mes deux parents ont toujours beaucoup aimé le foot. C'est ma mère qui m'y a le plus mis au début. C'est avec elle que je m'entraînais tout petit. Quand j'ai grandi, mon père a pris le relai. C'est avec lui que je m'entraînais le plus souvent. Avec mon frère, on allait sur un terrain à côté de chez nous, presque tous les jours chez nous.

Votre mère a joué au foot?

Oui, elle a joué au foot quand elle était plus jeune. C'est rare, mais c'est elle qui nous a donné cette passion.

Vous êtes à Paris depuis quelques mois, mais on a l'impression que vous êtes là depuis longtemps. Quels sont les éléments qui font que ça se passe aussi bien?

L'environnement est très bien. On est beaucoup accompagné ici. Dans le vestiaire, ça se passe très bien, les joueurs sont top avec moi. Quand t’as la confiance des joueurs et du coach, il n’y a rien de mieux pour bien s’intégrer. Voilà pourquoi tout se passe bien aujourd’hui.

Je ne suis pas quelqu’un qui parle beaucoup. Je suis arrivé vraiment tranquillement. Je me suis dit que si Paris m’a recruté, c’est que je vaux bien quelque chose. Donc je me suis dis que j’allais faire mon jeu sur le terrain et qu’on allait voir ce qui allait se passer. J'ai été très bien accueilli.

Il y a-t-il quelqu'un qui vous a pris sous son aile, qui vous a facilité cette adaptation?

C’était un peu tout le monde. On venait me parler, on me demandait comment ça se pasasit, si j’aimais bien Paris. Mais je connaissais vraiment personne. Que de nom, évidemment.

"On a un très gros collectif, on arrive à faire tout ensemble"

Il y a une relation particulière sur cette ligne d'attaque. Vous êtes souvent aligné avec Ousmane Dembélé et Kylian Mbappé. Tout se passe naturellement ou est-ce compliqué de jouer avec de si grands joueurs?

Je pense que ça se fait naturellement. S’entraîner avec d’aussi grands joueurs, tu ne peux que progresser. En plus, ils donnent vraiment beaucoup de conseils. Ousmane, par exemple, c’est lui qui me dit de prendre la balle, de jouer les un contre un, de ne pas me poser de questions. Kylian, pareil, il me dit la même chose: “Si tu peux tirer, tire, si tu peux me la mettre, mets-la moi”. De bons conseils.

Et en dehors du terrain, qu'est-ce que vous partagez?

On rigole beaucoup. Ils sont plus grands, mais ils sont à la fois un peu comme nous, jeunes dans leur tête. On rigole beaucoup, on parle de tout et n’importe quoi, ça se passe bien, ça se fait naturellement. Ousmane est très chambreur! Tu peux rater une petite action et il va t’en parler en rigolant, tu vas marquer et il va te charrier!

Qu'est-ce que la jeunesse apporte à un tel effectif?

Elle apporte ce petit grain de folie. Quand t’es jeune, tu apportes un truc en plus.

Le PSG fait partie du dernier carré de la Ligue des champions. Pour toi, quelle est la force de cette équipe?

On a un très gros collectif, on arrive à faire tout ensemble. On défend tous, on attaque tous. C’est ça qui fait qu’on est une très bonne équipe et qu’on arrive à faire d'aussi bonnes choses.

"Araujo, je savais qu'il allait très vite"

Le quart de finale retour contre le FC Barcelone, est-ce le match le plus important de votre carrière jusqu'ici?

Oui, c'était le match le plus important. C'était une double confrontation incroyable.

Ce match retour, vous êtes attendu, sous pression, titulaire d'entrée. L'avez-vous préparé d'une manière particulière?

Non, vraiment pareil. Je l'ai préparé comme d'habitude, sans pression, tranquille. Je me suis dit que j'allais faire mon jeu. Je suis arrivé vraiment concentré.

Pourtant, ça ne commence pas si bien. Le PSG est mené 1-0 à la 12e minute de jeu. Dans la tête, que se passe-t-il?

Honnêtement, même pas un petit peu de doute. Souvent, quand on prend un but, j'ai un réflexe de regarder mes coéquipiers pour voir leur tête. Je n'ai vu aucun doute. J'ai n'ai même pas senti un peu de peur ou quoi. Directement, ça rassure. Je me suis que c'est parti, qu'on est tous dans le même état d'esprit. Voilà pourquoi on a réussi à faire cette remontée.

C'est aussi grâce à cette 29e minute, avec ce ballon en profondeur de Nuno Mendes. Racontez-nous la suite.

Je savais qu'il allait très vite, Araujo. Sur cette action, je me suis dit que j'allais passer devant lui. Au match aller, j'avais eu une action similaire. Mais je n'étais pas bien passé devant, donc il m'avait rattrapé. Je me suis dit que je vais directement passer devant lui. Je savais qu'il ne pouvait rien faire, soit il faisait faute ou alors je suis en un contre un. Il fait cette faute et ça nous fait beaucoup de bien.

Il y a le but de l'égalisation à la 40e minute. Vitinha vous décale, vous faites la passe décisive. Vous savez à qui la mettre? Comment ça se passe?

Non, je cherche une zone. Ces centres, c'est difficile à gérer pour les gardiens et les défenseurs. Dès que j'ai ce ballon, je vois qu'il y a l'espace entre le gardien et la défense. Je me dis que je vais la mettre, et ça tombe sur Ousmane. Il m'a dit merci, il avait vraiment envie de gagner ce match, il était super content.

4-1 à Barcelone, vous rendez-vous compte de ce que vous avez accompli?

Oui, c'est vraiment exceptionnel. On savait que ce serait compliqué. Mais repartir avec 4-1, c'était magnifique. Quand tu regardes la rencontre, les deux équipes ont très bien joué. Après le match, tu sais que c'est peut-être un match historique.

Les deux prochains matchs, c'est Dortmund. Vous les connaissez. Comment vous projetez-vous?

On les a déjà joué deux fois cette saison, on sait que c'est une très bonne équipe. On va bien se préparer, on va s'entraîner à fond pour jouer ces deux matchs, tout donner. J'espère qu'on va gagner.

Article original publié sur RMC Sport