PSG-Dortmund: le pacte d'avant-match, Marquinhos marqué, les mots d'Al-Khelaïfi... les coulisses d'une désillusion

00h57 au Parc des Princes. La rencontre entre le PSG et Dortmund est terminée depuis environ deux heures. Dans la tribune Borelli, seule la loge occupée par Marquinhos et son entourage est encore allumée. Le capitaine parisien apparaît touché, presque inconsolable après l'élimination du club en demi-finale de la Ligue des champions.

Face à une salle de conférence de presse pleine à craquer, Edin Terzic est le premier à présenter. Le coach allemand apparaît souriant mais les mots de sa première réponse sont masqués par la célébration de ses joueurs, qui sont encore dans les couloirs. Un journaliste l'interroge avec malice: "Vous allez faire un peu la fête ce soir? Avec deux verres de vin rouge?" L'entraîneur de 41 ans esquisse un sourire: "Je n'ai rien de prévu. Je pense que la nuit va être très courte", conclut celui qui est en contrat jusqu'en 2025 avec le BvB et n'aura pas été épargné par les critiques cette saison.

Quelques minutes après le match, Nasser Al-Khelaïfi est frustré. Le président du PSG ne comprend pas comment son équipe, sur les deux rencontres, n'a pas réussi à marquer. Qu'a-t-il manqué? "La chance", résume-t-il. "Parfois le foot n'est pas juste." Même si son discours est positif pour l'avenir, le dirigeant qatari est tendu. Notamment après une question sur l'avenir de Luis Enrique: "C'est quoi cette question honnêtement? Tu comprends le foot?", lâche-t-il visage fermé. Juste avant, le président parisien a pris le temps de discuter avec l'ensemble des joueurs dans le vestiaire, un par un. Nasser Al-Khelaïfi s'est à chaque fois montré optimiste avec ses hommes. "On se relève, il y a tant de raisons d'être fiers de cette saison et tant de choses encore à sortir de cette jeune équipe", a-t-il répété. Il s'est aussi entretenu avec le conseiller sportif Luis Campos et l'entraîneur Luis Enrique. Rien n'a filtré de ces échanges.

Mbappé a voulu assumer

Dans les travées du Parc des Princes, de nombreux observateurs n'ont qu'un nom à la bouche: Kylian Mbappé. Passé à côté de sa double confrontation, le Parisien tient à assumer. Il ne veut pas quitter le stade sans s'expliquer et tient à endosser les responsabilités de cet échec. L'attaquant évoque son manque d'efficacité face aux médias: "Quand c'est bien je prends la lumière, dans ces moments-là je dois aussi prendre ma part d'ombre." Une question arrive: supportera-t-il le Real Madrid ce mercredi soir dans l'autre demi-finale face au Bayern Munich? Le Français lève les yeux au ciel et s'écarte des micros, comme excédé par le poids de l'enjeu concernant son avenir, qui a rythmé cette seconde partie de saison. Mais il ne veut toujours pas annoncer son départ officiellement. "Oui, c'est ma dernière cette saison en Ligue des champions puisqu'on est éliminé", dit-il de façon évasive lorsqu'il est questionné sur un possible dernier match européen au Parc des Princes.

Dans le virage Auteuil, l'euphorie a rapidement laissé place à une pointe de déception. La raison: la présence de nombreux touristes dans la tribune. Ces derniers n'ont pas acheté leurs places sur la plateforme Ticketplace, mais plutôt via Twitter et Facebook. Pour l'occasion, une trentraine de membres du Virage Auteuil 1991 étaient présents en tribune Boulogne. Le Collectif Ultras Paris a voulu récompenser les gens du forum (qui avaient participé aux permanences pour le tifo) et a demandé des places payantes supplémentaires au club. Le PSG a accepté cette demande en attribuant des sièges en tribune Boulogne. Ces fans se sont rendus dans cette tribune un peu en marche arrière, à cause du passé tendu entre Auteuil et Boulogne, mais ils tenaient à être dans le stade pour ce choc.

Le pacte du week-end

Vendredi dernier, les joueurs avaient scellé une sorte de pacte, se promettant de tout donner pour aller au bout et mener le club vers son premier sacre en Ligue des champions. Le vestiaire était très confiant, à l'instar de l'assurance affichée par Kylian Mbappé dimanche lors d'une opération promotionnelle co-organisée par Nike et par son association: "On est confiants et on est sûrs qu’on va remonter ce score et qu’on va se qualifier pour la finale", avait-il déclaré aux médias présents. Certains Parisiens espéraient retrouver le Bayern, pour une revanche de la finale 2020 (Kingsley Coman avait marqué le but de la victoire bavaroise). Nasser Al-Khelaïfi les a encouragés. Une récompense supplémentaire etait prévue en cas de qualification. Il faudra du temps pour digérer. D'ici là, le PSG a rendez-vous avec le Parc des Princes dimanche pour la dernière fois de la saison, avec la réception de Toulouse en Ligue 1 et les festivités pour le titre de champion de France, avant une finale de Coupe de France le 25 mai contre l'OL. Histoire de terminer sur une bonne note, ou du moins une moins mauvaise.

Article original publié sur RMC Sport