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PSG : des divas plutôt que la grinta

Le constat est revenu en boucle depuis la défaite d’Anfield (3-2) : ce PSG manque encore et toujours de grinta et en particulier dans le coeur du jeu. Une analyse rabâchée depuis des années mais pas toujours étayée. Pour y voir plus clair, Yahoo s’est penché sur les 15 mercatos de l’ère qatarie, afin de répondre concrètement à cette question : le club parisien recrute-t-il trop « tendre » ?

Les 14 milieux du PSG de QSI
Les 14 milieux du PSG de QSI

En football, on le répète assez souvent, le hasard n’existe pas. A l’heure d’analyser la désillusion parisienne de mardi à Anfield, le bilan du PSG version QSI à l’extérieur face aux grands d’Europe apparaît, par ailleurs, bien trop déséquilibré pour évoquer une quelconque malchance passagère. Une seule petite victoire (Chelsea 2016) pour 3 nuls et… 9 défaites : ce n’est plus un bilan, c’est une hécatombe. La fatalité écartée, une hypothèse est revenue en boucle pour expliquer cet énième fiasco européen loin du Parc des Princes : le manque de mental de l’effectif parisien.

Une théorie à moitié validée face à Liverpool (Thiago Silva et ses partenaires ont quand même eu le mérite de remonter deux buts) mais qui, dans le temps, tient largement la route avec un point de focalisation : le milieu de terrain. Car c’est bien dans le coeur du jeu que les Parisiens ont affiché les lacunes mentales les plus préjudiciables ces dernières saisons. Dévorés à Anfield, les milieux n’ont jamais été en mesure de répondre à l’intensité imposée dès les premières secondes par les Reds. Un scénario déjà entrevu à Barcelone (6-1, 2017), Munich (3-1, 2017), Chelsea (2-0, 2013) et qui nous a amené à nous pencher sur le profil « mental » des recrues du club de la capitale depuis 2011.

D’emblée, l’analyse nous rappelle une évidence : les transferts siglés « Leonardo » ont apporté dans le domaine une plus-value jamais retrouvée depuis. Tous les « guerriers » enrôlés l’ont été sous ses ordres : Matuidi, Motta, Marquinhos, Maxwell, Alex, David Luiz sans oublier, dans un autre registre, Cavani et Ibrahimovic. Concernant Motta et Matuidi, leur cas est particulièrement parlant puisqu’il s’agit de milieux de terrain.

14 % de joueurs de tempérament en 15 mercatos

Dans ce secteur-clé, les chiffres sont éloquents : sur 14 recrues, 2 seulement (Matuidi en 2011 et Motta en 2012 donc) ont répondu au portrait-robot que chacun peut avoir en tête : des joueurs hargneux ou vicieux, toujours dotés d’un « QI Foot » au-dessus de la moyenne. Pas forcément des artistes, loin de là, mais des joueurs toujours prêts à répondre aux duels de haute intensité et donc extrêmement précieux quand le printemps arrive. L’absence de Motta dans de nombreux rendez-vous importants a d’ailleurs souvent pesé lourd dans le résultat final tant ses divers remplaçants (Rabiot, Verratti ou Cabaye) n’ont pas su se montrer à la hauteur.

La liste des 12 autres recrues (voir infographie) se divise ensuite en 2 camps. D’un coté, les milieux techniques, pour ne pas dire « artistes », et donc par nature plutôt enclins à créer qu’à combattre (Pastore, Beckham, Di Maria, Lo Celso et Draxler). Et de l’autre, des joueurs certes plus défensifs mais dont le profil mental ne répond clairement pas aux exigences des gros matchs de C1 (Sissoko, Verratti, Cabaye, Stambouli, Hebling, Krychkowiak et Diarra).

Selon nos critères donc, en 15 mercatos, le PSG de QSI n’aura recruté que 14 % de joueurs à fort caractère (2 sur 14 milieux et 7 sur 47 joueurs au total). Sans en faire une priorité absolue au détriment des autres critères (techniques par exemple), la proportion apparaît toutefois bien faible pour un club visant le titre suprême. Tout au long de ces 7 saisons, les opportunités n’ont pourtant pas manqué. Quelques noms nous viennent très vite à l’esprit : Xabi Alonso, Khedira, Nainggolan ou Arturo Vidal plus récemment, transféré cet été pour seulement 18M€ du Bayern au Barça. Des joueurs peut-être pas assez brillant techniquement (ou commercialement ?) pour les décideurs qataris mais qui, sportivement, aurait certainement apporté une dimension visiblement manquante au « projet » parisien.