PSG: les éloges de Charles Kaboré pour Matvey Safonov, futur gardien parisien et ancien équipier en Russie

Charles, comment pouvez-vous nous décrire Matvey Safonov ?

C’est un bon gars et un très, très bon gardien. Il était à l’académie quand j’étais là-bas (au FK Krasnodar) et il venait de temps en temps pour compléter les séances d’entrainement lors des mises en place, au départ. Et il a vite impressionné, il n’a pas mis beaucoup de temps à rejoindre le groupe professionnel. Dès qu’il est arrivé, la concurrence était rude. Lui a su s’affirmer par sa personnalité et ses entrainements. Il n’a pas peur de sortir le ballon au pied, il faisait des parades instantanées. Je pense que les recruteurs de Paris ont l’oeil. C’est un très bon gardien et il peut prétendre à être titulaire un jour.

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Quelles sont ses caractéristiques ?

Il prend beaucoup de risques au pied car à Krasnodar, on ressortait vraiment le ballon de derrière et lui sait le faire très bien. Il a de bonnes relances et même s’il y a parfois des risques à prendre, il les prenait car il est audacieux. A Krasnodar notre jeu était beaucoup basé sur les sorties de balle et il s’affirmait là-dedans. Il prend les bons risques au bon moment. Il est aussi bon sur la ligne. Il est très fort. Il anticipe bien et il sait sortir car on défendait haut, on pressait haut.

Qu’en est-il des sorties aériennes, un des points faibles de Donnarumma ?

Les gardiens font parfois quelques erreurs. Cela arrivera forcément et je ne veux pas critiquer Donnarumma car il y a de la pression à Paris. Mais Safonov y va lors des sorties aériennes, il prend les risques il va chercher les ballons, à la Lloris. Il ne reste pas sur sa ligne. Même dans les pieds il sort, il n’a pas de limites. Il a progressé car il a rejoint l’équipe nationale (13 sélections). C’est un très bon choix pour Paris et il peut vraiment prétendre à être un titulaire. Comme c’est le capitaine et que Krasnodar joue le titre (2e), c’est qu’il y est pour beaucoup.

Un souvenir de lui vous a-t-il marqué ?

Oui, on jouait contre le Zenith Saint-Pétersbourg et il nous a sauvés littéralement ce match. On menait 1-0 et on pouvait les battre pour la première fois à domicile. Il avait fait un très très grand match.

Quel est son caractère ?

Il ne parle pas beaucoup, il n’est pas euphorique. A 17 ans, il avait déjà une copine avec qui il comptait se marier. C’est quelqu’un de sage, pas extravagant, tranquille. Il respecte beaucoup, il était timide et ne se mêlait jamais de nos conversations. Il y avait un coin pour les joueurs du centre et un autre pour les joueurs confirmés. Et il se mettait dans son coin et ne parlait que très peu. C’est quelqu’un de tranquille, je ne l’ai jamais vu s’embrouiller. C’est un choix porté sur la qualité joueur et sa personnalité. Il n’est pas capitaine pour rien. C’est le leader d’une équipe qui joue les premiers rôles en Russie. Il joue très régulièrement. Près de 220 matchs (175) avec Krasnodar, ce n’est pas rien.

Mais il y a un cap à franchir pour s’affirmer comme titulaire en France…

L’avenir nous le dira, aujourd’hui je le dis car j’ai confiance en lui, je sais comment il est. Il nous a sauvés beaucoup de fois, il pouvait sortir des face-à-face, c’était impressionnant. Le championnat russe a un bon niveau, il faut être là-bas pour le voir. On a battu des bonnes équipes européennes. Il faut donner de la valeur à ce championnat.

Article original publié sur RMC Sport