Près de 6.800 migrants secourus ce week-end en Méditerranée

ROME (Reuters) - Le nombre de migrants secourus ce week-end au large des côtes libyennes a été révisé à la hausse par les autorités italiennes, qui évoquent lundi quelque 6.800 personnes dont une femme qui a accouché d'une fille à bord d'un navire de la marine italienne. "La mère et l'enfant se portent bien", a déclaré la marine italienne dans un communiqué. Au total, 34 embarcations ont été interceptées au cours du week-end. Une mer calme et des températures printanières favorisent les départs de réfugiés et de candidats à l'émigration vers les côtes européennes. L'Italie estime que 200.000 migrants pourraient arriver sur son sol cette année, soit 30.000 de plus que l'an dernier, selon des projections du ministère de l'Intérieur. Les réseaux de passeurs ont profité de l'anarchie et de l'absence de structures étatiques en Libye pour en faire une plaque-tournante de leur trafic d'êtres humains. Selon une enquête de la justice italienne, ils percevraient en moyenne 80.000 euros par bateau. Peu d'éléments ont été fournis sur les nationalités des milliers de personnes secourues au cours du week-end. Depuis le début de l'année, quelque 1.800 candidats à la traversée de la Méditerranée ont péri en mer, selon l'agence des Nations unies pour les Réfugiés (HCR). Dans le même temps, 51.000 ont réussi à atteindre les rivages européens, dont 30.500 en Italie. Sous l'émotion et le choc suscités par le naufrage du 18 avril dernier, dans lequel jusqu'à 900 personnes ont péri, l'Union européenne a décidé de tripler le budget et les moyens mis à disposition de sa mission de surveillance Triton. Les secours de ce week-end ont été coordonnés par la marine et les gardes-côtes italiens. Un patrouilleur de haute mer de la marine française, le Commandant Birot, de même que des navires marchands et un bateau de l'organisation privée Migrant Offshore Aid Station y ont participé. Les corps sans vie de dix personnes ont également été retrouvés, dont sept à bord de deux canots pneumatiques. Les trois autres victimes se sont noyées en se jetant à la mer pour tenter de rejoindre un navire marchand qui venait à leur secours. (Steve Scherer; Marc Angrand, Guy Kerivel et Henri-Pierre André pour le service français)