Les Bourses européennes en légère hausse avant la BCE

par Blandine Henault

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes évoluent en légère hausse jeudi à la mi-journée, avant la décision de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) qui devrait enclencher une étape majeure de son resserrement monétaire.

Des informations de presse sur la tenue de possibles élections régionales en décembre en Catalogne, une solution qui écarterait le recours à l'article 155 de la Constitution permettant à Madrid d'administrer directement la région et éloignerait la perspective d'une déclaration unilatérale d'indépendance, ont permis aux indices actions européens d'accroître leurs gains.

Le gouvernement régional s'est borné pour l'heure à annoncer que Carles Puigdemont, président de la Généralité, ferait une déclaration ce jeudi à 13h30 locales (11h30 GMT).

À Paris, le CAC 40 s'adjuge 0,56% à 5.405,06 points à 10h57 GMT. À Francfort, le Dax progresse de 0,34% et à Londres, le FTSE prend 0,42%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 gagne 0,3%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro avance de 0,32% et le Stoxx 600 de 0,31%.

L'Ibex 35 à Madrid gagne 1,36%.

A Wall Street, les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture sur une note stable, après le repli de la veille, lié à plusieurs publications décevantes de grands groupes cotés. Les principales publications du jour interviendront après la clôture du marché américain avec celles d'Alphabet, Amazon, Intel et Microsoft.

En Europe, la séance est une des plus chargées de la saison en matière de publications.

A Paris, STMicroelectronics gagne 6,52%, la plus forte hausse du CAC 40, au plus haut depuis trois ans et demi après avoir relevé ses prévisions en s'appuyant sur un troisième trimestre meilleur qu'attendu.

Parmi les autres valeurs recherchées, TechnipFMC gagne 2,93% après le relèvement de ses prévisions annuelles de chiffre d'affaires et de marge opérationnelle pour l'une de ses principales divisions..

La plus forte hausse du SBF 120 revient à Technicolor avec un bond de 14,29%, la confirmation par le groupe de ses objectifs financiers pour 2017 ayant rassuré les investisseurs.

A la baisse, Nokia - sorti du CAC 40 le mois dernier - chute de 14,9% après avoir dit s'attendre à des difficultés persistantes sur le marché des équipements de réseaux.

Ipsen (-5,99%) et Ingenico (-3,91%) sont également sanctionnés après leur publication trimestrielle.

Dans le secteur financier, Barclays abandonne 5,56% après avoir raté le consensus.

NOUVELLE ÉTAPE MAJEURE POUR LA BCE

Les regards se tournent désormais vers Francfort, où la BCE devrait préciser ce jeudi les modalités de la prolongation attendue de son programme d'achats d'actifs (QE) au-delà de la fin de l'année.

La banque centrale rendra sa décision de politique monétaire à 11h45 GMT avant la conférence de presse de son président, Mario Draghi, à 12h30 GMT.

La plupart des observateurs s'attendent à une prolongation de six ou neuf mois des achats d'actifs avec un montant mensuel réduit mais les hypothèses et les combinaisons entre les deux paramètres sont multiples.

"L'idée générale est actuellement que les achats mensuels de la banque centrale seront réduits dès janvier, de 60 milliards à une fourchette comprise selon les estimations entre 20 et 40 milliards. La politique monétaire restera donc expansive, bien que le plus important soit de ménager la perception des opérateurs quant à cette inflexion", indique François Jubin, président de WiseAM.

"Pour répondre à cette problématique, M. Draghi pourrait continuer d'insister sur la capacité de la banque centrale à ré-augmenter ses achats en cas de nécessité, comme une inflation en berne par exemple."

Les annonces de la BCE ont largement été anticipées par les marchés et ne devraient donc pas provoquer de remous, observe pour sa part Eric Bourguignon, directeur général délégué de Swiss Life Asset Management.

Elles constituent néanmoins une étape importante de l'évolution de la politique de la BCE et devraient concourir à renforcer la tendance à la hausse des rendements obligataires amorcée il y a maintenant un peu plus d'un an, ajoute-t-il.

Pour l'heure, les rendements des emprunts d'Etat allemands, référence pour la zone euro, sont stables: celui à deux ans ressort à -0,7% et celui à 10 ans évolue autour de 0,47%.

Même stabilité pour l'euro, qui se traite autour de 1,1810 dollar.

Le dollar est lui aussi quasi inchangé face à un panier de devises de référence après la hausse des derniers jours, alimentée par les spéculations sur le choix à venir de Donald Trump pour la présidence de la Réserve fédérale.

Par ailleurs, la Chambre des représentants doit voter ce jeudi aux Etats-Unis une résolution budgétaire dite de "réconciliation", déjà approuvée la semaine dernière par le Sénat, qui ouvrira la voie à l'adoption du projet de budget 2018 à la majorité simple.

"C'est l'étape obligatoire pour obtenir le vote des réformes fiscales de Donald Trump", explique Franklin Pichard, directeur général de Kiplink Finance.

Le marché pétrolier se stabilise au lendemain de l'annonce d'une augmentation inattendue des stocks de brut aux Etats-Unis. Le Brent se traite autour de 58,35 dollars le baril tandis que le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) revient au-delà des 52 dollars.

(édité par Marc Angrand)