Prothèse vaginale : à cause d'atroces douleurs, une femme se fait euthanasier

Le Parisien relaye les témoignages de plusieurs femmes souffrant de douleurs atroces suite à la pose d'implants vaginaux. Un cri d'alerte.

Toutes les femmes interrogées évoquent le même calvaire (Getty Images/iStockphoto)

"Elle ne souffrait pas, elle agonisait." Après deux accouchements, un chirurgien de la région parisienne pose à Élodie une prothèse par voie vaginale en novembre 2019. Ce dispositif doit permettre de freiner l’incontinence post-accouchement ou de prévenir la descente d’organes. Mais les douleurs apparaissent dès le réveil de l'opération, comme en témoigne son mari dans les colonnes du Parisien : "Elle avait l’impression qu’on lui avait écartelé le bassin, comme un effondrement de l’intérieur", se souvient douloureusement Thomas.

Au fil des jours, la situation empire et la jeune maman est victime de graves infections jusqu'à s'écrouler parfois au milieu du salon. Aux États-Unis, un chirurgien parvient à enlever la prothèse mais son constat est sans appel : "À l’intérieur, c’est une boucherie". Élodie est à bout de force et envisage d'avoir recours à une euthanasie : "J’en peux plus, prépare-toi. Ça va bientôt se finir". Désemparé de la voir souffrir, son mari accepte cette issue : "On s’est battus, vraiment… (...) C’était plus possible. Je lui ai dit : "Si tu tiens pour moi et les enfants, tu peux partir…"".

54 témoignages poignants

Tous les deux s'envolent pour la Belgique. Jusqu'au bout, Thomas veut croire à un changement d'avis et ne cesse de demander à sa femme si elle est certaine de sa décision. Elle ne changera pas d'avis et décède le 23 août 2023.

Ce témoignage n'est pas isolé, Le Parisien relaye les mots de 54 femmes. Toutes évoquent le même calvaire et lancent un appel à l'aide pour faire interdire ces bandelettes installées sous l'urètre, comme le sont déjà les prothèses. "La plupart ne peuvent plus marcher, fonctionner, uriner, vivre. Au fil des années, les plaintes se multiplient : 78 ont été déposées", rapporte le quotidien. Parmi les nombreux témoignages, Blandine évoque "une vie gâchée", Bérangère rapporte "des douleurs 24 heures sur 24".

Pour Perrine aussi le constat est amer : "On m’a implanté une bandelette le 28 mai 2019 à Montpellier (Hérault). Je l’ai fait retirer aux États-Unis le 28 mai 2021 pour retrouver un semblant de vie. Je suis endettée (17 000 euros d’opération), mutilée à vie, privée de vie intime, incontinente totale et handicapée. J’ai perdu la garde de mes enfants".

VIDÉO - Une femme sur six souffre de dépression après l'accouchement