Propositions de la Commission européenne pour éviter les pénuries de médicaments
L'hiver approche et les pharmacies européennes sont, cette année encore, confrontées à des pénuries de médicaments. Quotidiennement, les officines doivent remuer ciel et terre pour trouver une solution pour les patients.
"Tous les jours, on est obligé de faire des recherches pour essayer d'assurer le suivi des traitements des patients. On essaye tout de même de trouver des alternatives quand il y en a. On essaye de se dépanner entre collègues si c'est possible", explique Didier Ronsyn, pharmacien à Bruxelles.
"Et vraiment, dans les cas les plus compliqués on doit dire : non. On doit renvoyer vers le médecin pour qu'il change éventuellement le traitement, si c'est nécessaire", ajoute-t-il.
L’Agence nationale (française) de sécurité du médicament et des produits de santé a recensé l'année dernière plus de 3 700 déclarations de ruptures ou de risques de ruptures de stock.
Pressée par les Etats membres, la Commission européenne a présenté mardi une série de mesures pour éviter toute pénurie. Elle propose le lancement immédiatement d'un mécanisme européen de solidarité volontaire.
"Ce mécanisme permettra aux États membres confrontés à des pénuries de demander l'aide d'autres États membres qui pourraient être en mesure de partager des médicaments s'ils disposent d'une réserve suffisante", explique la commissaire européenne en charge de la Santé, Stella Kyriakides.
La Commission compte aussi établir d'ici la fin de l'année une liste des médicaments critiques. Ce document est jugé important par les organisations de défense des consommateurs.
"Ce sera un outil utile car il devrait inclure des médicaments qui répondent à des besoins prioritaires en matière de soins de santé", précise Ancel·la Santos, chargée de santé du Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC).
"Il permettra aux autorités de se concentrer un peu plus sur ces médicaments, d'analyser la chaîne d'approvisionnement, d'identifier les vulnérabilités et d'introduire des mesures pour y remédier. L'idée est également d'accroître et de renforcer la coopération pour ces médicaments essentiels".
A plus long terme, la Commission propose de diversifier les chaînes mondiales d'approvisionnement, cela passera par des partenariats internationaux avec des pays tiers. Enfin, l'institution veut renforcer les capacités de production dans la fabrication de médicaments et de principes actifs critiques. Mais elle se garde bien de parler pour autant de réindustrialisation du secteur sur le continent.