Les propos du pape François sur la “Grande Russie” jugés “scandaleux” en Pologne

Une papamobile montée sur un char russe, affublé d’un Z (en référence à l’“opération spéciale” russe en Ukraine, c’est-à-dire la guerre), et un pape qui, derrière la vitre blindée, fait un salut militaire. C’est ainsi que l’hebdomadaire polonais Wprost revient sur les propos du pape François sur la culture russe. “Vous êtes les enfants de la Grande Russie, des grands saints, des rois, de Pierre le Grand, de Catherine II, d’un peuple russe de grande culture et de grande humanité”, avait lancé le souverain pontife à des jeunes russes le 25 août dernier, en visioconférence. De quoi provoquer le courroux des Ukrainiens.

Ces propos ont été jugés “scandaleux” par le rédacteur en chef du magazine polonais, qui, dans un éditorial, affirme que “le pape François a une nouvelle fois montré son attachement à Moscou”.

“Y a-t-il quelqu’un au Vatican qui pourrait dire à François que l’héritage de Pierre et Catherine n’est pas du tout associé à une grande culture et à un grand humanisme ?” s’interroge le journaliste, qui estime que les “contes de fées sur le caractère éclairé de l’Empire russe” ont été narrés par “les plus grandes sommités du siècle des Lumières, grossièrement soudoyées avec l’or du tsar”. Et le journaliste d’invoquer Rousseau et Voltaire, avec lesquels Catherine II de Russie avait noué une correspondance nourrie et qui auraient loué “ses conquêtes impériales”.

Pire que Trump et Orban

“Le jésuite argentin est-il conscient qu’avec ces paroles il fertilise le sol sur lequel d’autres Boutcha et Irpin peuvent germer ?” continue l’éditorial en référence aux massacres de civils ukrainiens, avant d’ironiser :

“Il ne manquerait plus que le pape s’entretienne avec l’un des tirailleurs de la télévision russe propagandiste.”

Wprost n’en finit pas de dénoncer la dérive du chef spirituel des catholiques, qui, “avec ses déclarations, surpasse facilement [l’ancien président américain Donald] Trump et ses radicaux républicains, ainsi que le principal représentant des intérêts russes en Europe, [le Premier ministre hongrois] Viktor Orban”. Le pape François s’est défendu lundi 4 septembre de rouler pour le Kremlin, précisant : “Je ne pensais pas à l’impérialisme quand j’ai dit cela, je parlais de culture.”

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