Les promesses et les risques du régime cétogène
Privilégier les lipides au détriment des glucides permettrait de maigrir rapidement. Mais cette diète induit un déséquilibre nutritionnel et doit donc être suivie avec prudence.
Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir - La Recherche n°915, daté mai 2023.
Très faible en glucides et à haute teneur en graisses, le régime cétogène (appelé "keto diet " par les Anglo-Saxons) est vanté pour ses vertus amaigrissantes, mais aussi ses capacités à prévenir certaines maladies. Ces dernières années, il connaît un certain succès, comme en témoignent les dizaines d'ouvrages parus à son sujet. Cependant, il demeure nutritionnellement déséquilibré et difficile à suivre sur le long terme. Il n'est donc pas à appliquer dans toutes les assiettes.
Il accroît fortement la consommation de graisses
Le régime cétogène strict repose sur une réduction drastique de la consommation en glucides au profit d'un apport massif en lipides. 5 % des apports énergétiques journaliers (soit environ 25 g pour 2000 kcal journalières) sont ainsi apportés par les glucides, contre 40 à 55 % selon les recommandations de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses), et 70 à 90 % par des lipides (contre 35 à 40 % habituellement). L'apport en protéines reste stable (10 à 20 % de l'apport énergétique total). Les cellules qui se nourrissent normalement de glucose se mettent alors à utiliser une voie annexe pour produire de l'énergie, passant par la dégradation par le foie des acides gras (ou lipolyse) en corps cétoniques.
Prudence en cas d'excès de cholestérol
Parce qu'ils procurent des quantités importantes de glucides, les céréales (blé, riz…), les légumineuses (lentilles, pois chiches…) et les fruits (une banane apporte 23 g de glucides) sont à limiter, de même que certains légumes comme la betterave ou la carotte. À l'inverse, les lipides sont fournis en quantité par le fromage, la crème fraîche, les huiles, la charcuterie, etc. Prudence en cas d'excès de cholestérol sanguin : la consommation importante de graisses saturées peut être néfaste pour le système cardiovasculaire. Mieux vaut privilégier les acides gras polyinsaturés (ou oméga 3), bons pour [...]
Lire la suite sur sciencesetavenir.fr