Projet de loi immigration: Ciotti maintient la pression malgré les signes d'ouverture du gouvernement
Le bras de fer se poursuit. Concernant le projet de loi immigration, "rien n'a changé", assure Éric Ciotti, ce mercredi sur France Inter, au moment où le gouvernement semble infléchir sa position envers la droite, dont le soutien est espéré pour adopter le texte à l'Assemblée nationale, sans avoir recours à l'article 49.3.
Le président du parti Les Républicains dénonce, à nouveau, la politique du "en même temps" portée par l'exécutif qui souhaite mettre en place à la fois des mesures de fermeté et un titre de séjour pour les métiers en tension. La disposition est fermement combattue par la droite depuis des semaines. "Un appel d'air à l'immigration illégale", répète Éric Ciotti sur les ondes de la radio.
Une ouverture d'Élisabeth Borne?
La séquence prendrait presque des airs de déjà-vu, avec des positions toujours figées à l'approche de l'arrivée du projet de loi au Sénat le 6 novembre. Pourtant, le discours du gouvernement semble traduire l'inverse. Gérald Darmanin multiplie les gestes d'ouverture.
Ce week-end, il s'est dit prêt à "discuter" de l'article 3 sur les métiers en tension. La possibilité de faire passer cette mesure - ardemment souhaitée par une partie de la majorité - avec une circulaire est de plus en plus évoquée.
Le ministre de l'Intérieur n'est pas le seul membre du gouvernement à tendre la main à droite. Élisabeth Borne aurait indiqué à Bruno Retailleau, patron des sénateurs LR, qu'elle serait prête à retirer le fameux article 3 du projet de loi, d'après les informations du Parisien.
La menace de la motion de censure
Pas question d'y voir un quelconque rapprochement pour Éric Ciotti, qui dément cette version et affirme avoir "échangé" avec Bruno Retailleau ce mercredi matin. "La Première ministre n'a en aucun cas dit qu'elle retirerait son article 3", martèle-t-il. Le député des Alpes-Maritimes continue de mettre la pression.
Si la disposition sur les métiers en tensions est maintenue, "nous ne voterons pas ce texte", martèle-t-il, conscient que la situation de majorité relative pousse l'exécutif à des compromis. Dans un paysage parlementaire où la droite peut faire basculer l'histoire dans les deux sens, Éric Ciotti menace une nouvelle fois de "faire en sorte que le texte ne passe pas", avec une motion de censure. La partie de poker est loin d'être terminée.