Le projet de loi bien vieillir porté par Aurore Bergé débattu à l'Assemblée à partir du 20 novembre
Un accouchement dans la douleur. La ministre aux Solidarités Aurore Bergé a annoncé ce mercredi que le projet de loi sur le grand âge, surnommé "bien vieillir", arriverait à l'Assemblée nationale le 20 novembre prochain.
Emmanuel Macron avait déjà expliqué la semaine dernière vouloir faire atterrir ce texte dans les tuyaux depuis des mois. Déjà suspendu en avril dernier, il devait revenir à l'Assemblée nationale fin juillet. Le projet de loi avait finalement été à nouveau reporté en raison du projet de loi pour accélérer les bâtiments détruits pendant les émeutes.
Autre épisode qui a fait partir la situation du mauvais pied: la députée macroniste Monique Iborra avait renoncé au printemps à être la rapporteure du texte, dénonçant un projet "pas adapté" aux urgences actuelles. L'élue réclamait notamment une réforme sur le "reste à charge" dans les maisons de retraite en fonction des revenus, ce qui avait été refusé par le ministre des Solidarités de l'époque Jean-Christophe Combe.
Le reste à charge médian pour les personnes âgées en maison de retraite (autrement dit le coût de l'établissement moins les allocations reçues) était de 1850 euros en 2019. Un montant inaccessible pour bien des personnes âgées et leurs proches
Une proposition de loi sur le logement "présentée très bientôt"
L'idée de cette proposition de loi était pourtant de "répondre aux défis du vieillissement" - une promesse d'Emmanuel Macron déjà avancée en 2018 puis en 2020. Élisabeth Borne a de son côté réitéré sa volonté de créer 50.000 postes dans les Ehpad d'ici 2030.
Autre sujet chaud sur lequel devrait se pencher ce texte: la lutte contre la maltraitance dans les maisons de retraite. Les témoignages et les accusations de violences se sont multipliés dans les Ehpad (établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) dans la foulée des révélations des Fossoyeurs. Ce livre publié début 2022 révélait les conditions de vie effroyables dans les résidences du groupe Orpea.
Le poids politique d'Aurore Bergé a-t-il payé pour faire enfin atterrir ce projet de loi ? La désormais ex patronne des députés macronistes qui a quitté l'un des postes les plus importantes de l'Assemblée nationale pour le ministère des Solidarités, un portefeuille très technique, semble bien décidée à en faire un tremplin politique.
La ministre compte "faire, faire bien mais aussi faire savoir" en s'emparant de dossiers de la vie quotidienne, à l'instar de ceux liés au grand âge. L'élue des Yvelines devra cependant faire avec des députés qui sortiront d'une séquence budgétaire sous haute tension et qui pourraient ne pas hésiter à croiser le fer avec la majorité présidentielle.