Quand la proie bactérienne devient un redoutable prédateur à cause d'un simple changement de température
Un simple changement environnemental comme une baisse de la température peut drastiquement changer les relations entre bactéries, comme vient de le démontrer une équipe franco-suisse.
Dans le monde bactérien, les rôles semblent en apparence simples et bien définis. Certaines espèces sont pathogènes, d'autres commensales. Certaines sont des prédateurs, d'autres des proies. En réalité, ce micro-monde apparaît aujourd'hui bien plus complexe et hétérogène. Un petit changement des conditions environnementales et c'est alors un renversement total des relations entre ces organismes qui s'opère.
Marie Vasse, du MIVEGEC (Maladies Infectieuses et Vecteurs : Ecologie, Génétique, Evolution et Contrôle) de Montpellier et ses collaborateurs suisses de l'institut de Biologie Intégrative de Zurich (Suisse) viennent ainsi de montrer dans un article paru dans la revue Plos Biology à quel point une simple variation de température bouleverse les relations entre deux bactéries, Myxococcus xanthus (M.xanthus) et Pseudomonas fluorescens (P. fluorescens).
Une légère baisse de température et la proie devient prédatrice
La première était habituellement décrite comme une bactérie prédatrice. “Elle est particulièrement douée pour cela, explique Marie Vasse. De cellule à cellule, comme l'a montré récemment une étude, elle est capable de tuer sa proie par contact en perçant son enveloppe bactérienne par un système moléculaire justement baptisé "Kil". Mais, elle est aussi très efficace pour chasser en groupe. Les M. xanthus avancent ainsi de front et peuvent encercler leurs proies dans des formations en essaims de plusieurs centimètres de diamètre que certains ont nommés "meutes de loup"."
Des stratégies de prédation performantes pour ne faire qu'une bouchée d'autres bactéries comme P. fluorescens dont elles se repaissent à tout coup. Du moins, c'est ce que l'on pensait. Mais l'équipe franco-suisse a été stupéfaite de constater qu'une légère baisse de température suffisait à totalement inverser la situation. En effet, à 32°C, M. xanthus se comporte comme attendu et tue très efficacement sa proie. En revanche, si la température s'abaisse de dix degrés, ce sont alors les P. fluo[...]
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