Le programme du RN pour les droits des femmes fait peur à ces assos féministes qui appellent au sursaut

Des militantes féministes ont appelé lundi 10 juin à battre l’extrême droite aux législatives, qui représente, selon elles, une menace pour les droits des femmes et de la communauté LGBT+.
Des militantes féministes ont appelé lundi 10 juin à battre l’extrême droite aux législatives, qui représente, selon elles, une menace pour les droits des femmes et de la communauté LGBT+.

FÉMINISME - « Une liste unique » autour « des valeurs sociales, écologiste, féministe et antiraciste ». Voilà ce que réclament des associations féministes, en réaction au score historique du RN aux européennes auquel Emmanuel Macron a répondu par une dissolution de l’Assemblée nationale.

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Ces militantes ont appelé lundi 10 juin à une union de la gauche lors des élections législatives anticipées, afin de battre l’extrême droite, qui représente, selon elles, une menace pour les droits des femmes et de la communauté LGBT+ « Pour les femmes, les personnes LGBTQIA+, les enfants et les groupes marginalisés, l’accession au pouvoir par l’extrême droite le 7 juillet ne se résumera plus à des enjeux de droits, mais bel et bien de survie », écrit le collectif #NousToutes.

« Plus question de “faire barrage”, c’est l’union de la gauche que nous réclamons », pour « une cohabitation féministe, sociale, antiraciste, écologiste », souligne-t-il dans un communiqué.

« Ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous divise »

« Nous devons (...) nous inspirer de ce que l’Espagne a su faire en construisant une coalition des forces de la gauche et de l’écologie. Nous ne nous résignons pas au tapis rouge que le président de la République déroule à l’extrême droite », affirme de son côté Choisir la cause des femmes.

« Face à cette situation d’une extrême gravité, la responsabilité de la gauche et de l’écologie est historique : ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous divise », affirme cette association, en appelant les partis à « trouver le moyen de présenter ensemble une liste unique » autour « des valeurs sociale, écologiste, féministe et antiraciste ».

Le collectif Grève féministe avait déjà rappelé fin mai dans une tribune publiée fin mai dans Libération que « partout où l’extrême droite est au pouvoir (Italie, Hongrie, Pologne avant les dernières élections), les droits des femmes, des personnes LGBTQI et des immigré·es, en premier lieu, reculent ». Il a exprimé à nouveau son inquiétude face au risque d’une augmentation du nombre de parlementaires d’extrême droite à l’Assemblée.

« Ces député.e.s font et feront tout pour réduire les droits des femmes, des personnes LGBTQIA+, des immigré.e.s, des étranger.e.s, des pauvres », dit leur communiqué, qui appelle à l’union.

La Fondation des femmes rappelle aussi que « la menace du Rassemblement National au pouvoir est effrayante pour les droits des femmes dans son ensemble. Dans tous les pays du monde ou l’extrême droite est au pouvoir, les droits des femmes, des minorités et des plus vulnérables sont ciblés. »

« Les droits des femmes, des minorités et des plus vulnérables sont ciblés »

Sans se prononcer sur une union de la gauche, le collectif Osez le féminisme ! affirme pour sa part qu’« aucune voix ne doit aller à l’extrême droite » les 30 juin et 7 juillet, car ses députés « feront tout pour réduire les droits des femmes, des personnes LGBTQIA+, des immigré(e)s, des étranger(ère)s, des pauvres ».

Le Planning familial s’est dit de son côté « accablé » par les résultats des partis d’extrême droite lors des élections européennes, notamment en France. « Leur projet politique anti-choix, anti-féministe, raciste et haineux met en danger les actions des associations du Planning familial envers toutes les personnes que nous recevons », affirme-t-il, tout en promettant de continuer « ses actions de terrain pour défendre et permettre à chacun (e) de disposer de son corps ».

« Le RN entrave le droit des femmes »

Au niveau européen, puisque c’était l’enjeu de ces élections, l’association Avaaz s’était penchée sur les votes des élus du RN durant la dernière mandature sur le sujet des avancées en faveur des droits des femmes. « Pire que l’immobilisme : quand le RN a l’occasion de voter pour les droits des femmes, il les entrave », déplorait alors l’ONG, qui mettait en avant plusieurs exemples éloquents. Comme cette résolution visant lutter contre les écarts de rémunération entre les hommes et les femmes examinée en 2020 : Jordan Bardella s’était abstenu, comme nombre d’eurodéputés RN. Idem sur des sujets tels que le harcèlement sexuel et l’évaluation de #MeToo.

Sur l’Interruption volontaire de grosse (IVG), les élus européens RN s’étaient opposés en 2020 et 2021 à une résolution condamnant la Pologne qui interdisait quasiment totalement l’avortement. Le 11 avril dernier, ils et elles se sont abstenus sur l’introduction du droit à l’avortement dans la Charte européenne des droits fondamentaux.

Lors du vote sur la constitutionnalisation de l’IVG en France, seuls 46 députés RN sur 88 avaient voté pour, et le discours de la vice-présidente RN de l’Assemblée avait provoqué les huées de l’hémicycle. Lorsque Jordan Bardella s’était alors félicité de l’issue positive du vote, ses rivaux avaient crié à l’opportunisme électoral.

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