« Professeur en REP, je comprends Amélie Oudéa-Castéra »
Je comprends Mme Oudéa-Castera. La polémique qu'on a vue apparaître ces derniers jours est, hélas, un classique de la prise de poste des ministres de l'Éducation nationale. De façon plus globale, toute personne dépendante de ce ministère se questionne aussi à ce propos : dois-je mettre mon enfant dans le public ?
Il est vrai que nous, professeurs, presque toujours détenteurs d'un bac + 5, sommes attirés par les sirènes du privé : littéralement soumis au feu du quotidien, nous savons les conséquences, parfois traumatiques, d'exercer dans une classe, un établissement difficile. C'est pourquoi, chaque jour, nous mettons du cœur à l'ouvrage, œuvrant à ce que notre lieu de travail soit un lieu d'étude, mais aussi de paix, pour chacun de nos élèves.
Dans mon cas particulier, celui d'un enseignant travaillant en réseau d'éducation prioritaire, j'appelle mes élèves « mon cher » ou « ma chère ». Pour la simple raison et bonne raison qu'ils sont véritablement chers à mes yeux. Je les protège et les guide comme j'aimerais qu'on le fasse avec mes propres enfants.
Mais passons... J'aurais pu comprendre qu'une ministre, ou plus généralement une personnalité influente de notre République, puisse être attirée par le privé. Ma belle-mère travaillant dans un établissement de prestige de la commune de Paris, je ne suis que trop rarement surpris par les écarts, abyssaux, entre son métier et le mien. Et pourtant. Nous avons le même travail : celui de transmettre.