Le prof en liberté – Y aura-t-il du vin dans 25 ans ?

Fabrizio Bucella, physicien, docteur en sciences et professeur à l’Université libre de Bruxelles.  - Credit:DR
Fabrizio Bucella, physicien, docteur en sciences et professeur à l’Université libre de Bruxelles. - Credit:DR

Qu'on l'appelle réchauffement, dérèglement, anthropocène, capitalocène, crise climatique… peu importe. Il fait de plus en plus chaud, de moins en moins d'eau. Pour l'amateur de vin, les conséquences font mal au crâne et au palais : les vins sont chargés en éthanol, les cépages manquent d'acidité…

Qui dit été sec dit meilleures vendanges. Ça, c'était avant. Une étude de la Nasa et de l'université de Harvard avait sonné le tocsin… en 2016. Cela semble de la préhistoire. Oui, sur plus de 400 ans, les vendanges précoces ont été synonymes de vins de qualité (1600-2007). L'astuce est que toutes les vendanges sont précoces. Quid ? Prenons la carte des millésimes de Idealwine, et mettons le seuil à 17/20, soit de très bons vins. Regardons les vins de Bordeaux rouges. Entre 2001 et 2010, il y eut 3 excellents millésimes (2005, 2009, 2010). Entre 2011 et 2019 (dernière cotation), les excellents millésimes furent tous dans les dernières années : 2015, 2016, 2018 et 2019. On se rappelle ces étés à chaque fois torrides, à chaque fois secs… jusqu'au terrible 2022 sur la lignée des grandes canicules de 1976 et 2003. À quand le coup de chaud suivant ? Sera-ce l'été prochain ? Ou celui d'après ?

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Vendanges de plus en plus tôt

Sur les vingt-cinq dernières années, la date des vendanges s'est avancée de quinze jours à Saint-Émilion, de 25 jours en Alsace… pour ne prendre que ces deux exemples. D'après [...] Lire la suite