Producteur violemment frappé: les policiers entendus à l'IGPN sous le régime de la garde à vue

Les quatre policiers sont entendus dans les locaux de l'IGPN, à Paris. - Christophe ARCHAMBAULT
Les quatre policiers sont entendus dans les locaux de l'IGPN, à Paris. - Christophe ARCHAMBAULT

Les policiers mis en cause dans l'affaire du producteur de musique violemment frappé sont convoqués ce vendredi après-midi, à l'IGPN, la police des polices. Ils ont été placés en garde à vue afin d'être entendus. Ils sont entendus dans le cadre de l'enquête judiciaire ouverte mardi par le parquet de Paris.

Les trois policiers mis en cause pour des violences dans la vidéo sont en garde à vue pour "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique, en réunion, avec arme et à caractère raciste", "faux en écriture publique" et "violation de domicile par personne dépositaire de l'autorité publique" et dégradations volontaires de bien privé". Le quatrième policier, suspecté d'avoir lancé une grenade lacrymogène lors de l'interpellation l'est pour "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique, avec arme et en réunion" ainsi que pour "dégradations volontaires par moyen dangereux"

Les quatre policiers ont par ailleurs été suspendus par le directeur général de la police nationale. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé qu'il demandera "la révocation" des policiers "dès que les faits seront établis par la justice". Une enquête administrative est en cours, elle est menée par l'IGPN. Les quatre agents ont été entendus dans ce cadre jeudi.

Une vidéo publiée jeudi par le site Loopsider, et largement diffusée sur les réseaux sociaux, montre un homme noir, Michel Zecler, roué de coups par des fonctionnaires de police dans l'entrée d'un studio de musique du XVIIe arrondissement de la capitale. Ces faits se sont déroulés le samedi 21 novembre.

"On m'a dit 'sale nègre' plusieurs fois"

Michel Zecler a dans un premier temps été placé en garde à vue dans le cadre d'une enquête ouverte par le parquet de Paris pour "violences sur personne dépositaire de l'autorité publique" et "rébellion". Mais le parquet de Paris a classé cette enquête et ouvert mardi une nouvelle procédure pour "violences par personnes dépositaires de l'autorité publique" et "faux en écriture publique", confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la police des polices.

"On m'a dit 'sale nègre' plusieurs fois et en me donnant des coups de poing", a dénoncé jeudi la victime en venant porter plainte, avec son avocate, au siège parisien de l'IGPN. "Je voudrais juste que le travail (de l'IGPN, ndlr) soit fait", a-t-il dit au sortir de sa déposition. "Je n'ai aucun doute là-dessus", a-t-il ajouté.

Cette affaire intervient en pleine polémique sur un projet de loi qui encadre la diffusion des images des forces de l'ordre en opération et après l'évacuation musclée, lundi, d'un camp de migrants au coeur de la capitale, dont les images ont également suscité beaucoup de réactions.

Article original publié sur BFMTV.com