Producteur violemment frappé à Paris : "choqué" par la vidéo, Macron s'est entretenu avec Darmanin

Le président de la République s'est entrenu avec le ministre de l'Intérieur pour "mettre les points sur les i", assure un proche du chef de l'État.

Cinq jours après la violente interpellation d'un producteur de musique dans le XVIIe arrondissement de Paris, le ministre de l'Intérieur a annoncé sur le plateau de France 2 que quatre policiers impliqués avaient été suspendus et qu'ils seraient révoqués "une fois que les faits seront établis par la justice". Une réponse qui intervient après un entretien avec Emmanuel Macron, lequel s'est montré "furieux" en découvrant les images dévoilées par le média en ligne Loopsider.

Si le président de la République ne s'est pas exprimé publiquement sur cette affaire, il a été "très choqué" jeudi en découvrant ce qui s'est passé samedi dans le studio de cet homme, assure l'Élysée à BFMTV.

"Il s'est entretenu pendant une quinzaine de minutes avec Gérald Darmanin pour mettre les points sur les i", a confié à BFMTV un proche du chef de l'État.

Darmanin, sujet de discorde au sein du gouvernement

"Emmanuel Macron avait besoin de Gérald Darmanin pour parler à son aile droite mais le problème, c'est qu'aujourd'hui le ministre s'est un peu fâché avec tout le monde", analyse Matthieu Croissandeau, éditorialiste politique à BFMTV. Il liste la presse, l'opinion publique, "ses anciens amis de droite qui sont contents de pouvoir lui faire payer sa trahison, mais aussi, et c'est nouveau, des membres de la majorité".

"Il commence à en agacer pas mal au sein du gouvernement. Il y a désormais un sujet Darmanin", nous confie ainsi un ministre, tandis qu'une autre source ministérielle abonde: "Il nous embarque tous dans cette succession de séquences catastrophiques". Pour ce membre de l'exécutif, il s'agit moins d'un problème de circonstances que de positionnement politique: "Il est clairement trop à droite, il n'est pas dans l'ADN d'En Marche".

Jeudi soir, face à Anne-Sophie Lapix, le ministre de l'Intérieur a estimé que "lorsqu'il y a des gens qui déconnent, ils doivent quitter l'uniforme". Pour Matthieu Croissandeau , Gérald Darmanin se retrouve "coincé, comme tous les ministres de l'Intérieur le sont à un moment, entre l'opinion et l'institution".

"Il y a ceux qui soutiennent inlassablement l'institution au risque de se froisser avec une partie de l'opinion et ceux qui font le contraire ce qui donne le syndrôme Castaner: on se coupe de ses troupes", détaille-t-il. "C'est une ligne de crête très étroite".

Article original publié sur BFMTV.com

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