La procureure du procès de Trump en Géorgie maintenue, une “victoire à la Pyrrhus”
Fani Willis, la procureure en charge de l’enquête sur les tentatives, par Donald Trump, d’inverser les résultats de l’élection présidentielle américaine de 2020 dans l’État de Géorgie, ne sera pas démise de ses fonctions. C’est ce qu’a décidé, vendredi 15 mars, le juge Scott McAfee auquel la défense avait demandé de dessaisir la procureure du comté de Fulton accusée de “conflit d’intérêts”.
Si le juge a estimé que les avocats de Trump n’étaient pas parvenus à prouver cette accusation, il a toutefois exigé que la procureure démocrate remodèle son équipe afin de clarifier la situation, “après deux mois embarrassants”, souligne CNN. Et il ne lui a laissé que deux choix : ou bien Fani Willis démissionne avec toute son équipe, ou bien Nathan Wade, l’enquêteur avec lequel elle a entretenu une relation amoureuse, se retire de l’affaire. Quelques heures plus tard, c’est finalement, et en toute logique, Nathan Wade qui jetait l’éponge, invoquant son engagement en faveur de la “démocratie” et espérant que l’affaire avancerait désormais “le plus rapidement possible”.
Cette ordonnance du juge McAfee est une “victoire juridique importante” pour Willis, qui garde le contrôle de cette affaire “historique” sur laquelle elle a commencé à enquêter il y a plus de trois ans, observe le Washington Post. Mais “cette diversion” a également “un coût”, car “des détails embarrassants sur la vie personnelle de Willis ont été examinés de près, dans la même salle d’audience où elle espère poursuivre Trump et ses coaccusés en août”, ajoute le Post.
Aubaine ou handicap pour la procureure ?
Caren Myers Morrison, professeure agrégée de droit à la Georgia State University interviewée par le New York Times, abonde. D’un côté, elle qualifie la décision de “coup de chance” pour la procureure, lui permettant de “se remettre au boulot dès la semaine prochaine” ; mais de l’autre, cela remet “explicitement en question son jugement, son professionnalisme et son intégrité”. Ce qui pourrait à terme “influencer les jurés qui devront décider si Donald Trump et ses coaccusés sont coupables”.
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