Procès Weinstein : Harvey veut encore écrire le scénario

Au moment où la justice lui demande des comptes, le producteur prédateur Harvey Weinstein entend tenir le premier rôle aux audiences.

Quelle entrée ! Quand il débarque dans la salle d’audience, au 15e étage du tribunal de Manhattan, à 9 h 11 ce lundi 6 janvier, Harvey Weinstein paraît hagard. Son teint blafard et ses poches sous les yeux trahissent une nuit sans sommeil. Agrippé à son déambulateur, il regarde dans le vide, la bouche entrouverte, comme s’il se demandait ce qu’il fait là. A côté de lui, son avocate, Donna Rotunno. Weinstein sait décidément choisir ses stars. Cette avocate de Chicago est aussi séduisante que redoutable. On la surnomme le « bouledogue des tribunaux ».

Les journalistes ont fait la queue dès 5 heures du matin pour le voir à terre

Rien de mieux qu’une femme pour décrédibiliser ses accusatrices… Elle brille dans son corsage rose fuchsia et sa jupe moulante, sexy mais en dessous du genou. Un look choisi pour « incarner la force et la féminité », dit-elle. Et tant mieux si elle le surplombe du haut de ses talons aiguilles vertigineux. Sa présence souligne le côté misérable de Weinstein. On se demande comment ce papy de 67 ans, mal coiffé, qui flotte dans son costume noir, a pu être le prédateur sexuel que l’on décrit. Il ferait presque pitié…

Les journalistes ont fait la queue dès 5 heures du matin pour le voir à terre. Parmi eux, dans la salle d’audience pleine à craquer, Jodi Kantor et Megan Twohey, du « New York Times », les « tombeuses » de Weinstein, accompagnées d’une accusatrice anonyme. Ce sont elles qui ont publié, le 5 octobre 2017, le « scoop » des premiers témoignages de viol, comme un avant-goût du mouvement #MeToo. Cinq jours après, celui qui se croyait le roi de Hollywood était crucifié par une enquête encore plus accablante, signée Ronan Farrow, dans le « New Yorker » cette fois. Désormais, Weinstein vit(...)


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