Procès de l'incendie de la rue Erlanger à Paris: la fille d'un couple de victimes témoigne

Richelle Abalos, fille d'un couple de victimes de l'incendie de la rue Erlanger à Paris.  - BFMTV
Richelle Abalos, fille d'un couple de victimes de l'incendie de la rue Erlanger à Paris. - BFMTV

Ce lundi - quatre ans, presque jour pour jour après le drame - le procès autour de l'incendie de la rue Erlanger s'ouvre devant la cour d'assises de Paris. Le 5 février 2019, le feu ravageait l'immeuble au 17 bis de cette artère du XVIe arrondissement. Une ancienne locataire de l'édifice comparaît devant la justice qui soupçonne cette femme aux lourds antécédents psychiatriques d'avoir provoqué l'incendie après une altercation avec un voisin, entraînant la mort de dix personnes dans le brasier.

Francisco et Cresencia Abalos, un couple de Philippins, sont au nombre des victimes. Leur fille, Richelle, qui figure parmi les 91 parties civiles, est revenue sur l'événement auprès de BFMTV en prélude à cette audience. Elle espère que celle-ci permettra de lever de douloureux points d'interrogation.

"Je n'arrivais plus à parler"

Ses parents, Francisco et Cresencia, sont morts asphyxiés dans le couloir desservant les parties communes du 7e étage. Si l'incendie a été allumé au cœur de la nuit, c'est au petit matin que Richelle a découvert l'horreur.

"C'était terrible. En arrivant sur place, il y avait des camions de pompiers partout", se souvient-elle en anglais devant les caméras de BFMTV, développant: "Les pompiers n'arrêtaient pas de rentrer et de sortir. Je voyais leurs visages et je me demandais: 'Où est ma mère? Où est mon père?' Je n'arrivais plus à parler."

Elle attend à présent de l'audience qu'elle lui permette d'y voir plus clair sur les circonstances qui ont rendu ce drame possible, et sur le profil de l'accusée: "Pourquoi vivait-elle là au milieu de gens normaux alors qu'elle avait des problèmes mentaux?".

L'expertise a toutefois estimé que, malgré ces problèmes mentaux, l'ex-locataire et incendiaire présumée était pénalement responsable. "Tout ça nous replonge quatre ans en arrière et on a besoin de mettre un point final à notre douleur et à toutes ces questions", achève Richelle Abalos. Le procès doit durer trois semaines.

Article original publié sur BFMTV.com