Procès de Donald Trump : l’ex-président pourrait finalement renoncer à témoigner

Donald Trump s’exprime en sortant de la cour le 20 mai 2024 à New York dans le cadre de son procès dans l’affaire Stormy Daniels.
POOL / Getty Images via AFP Donald Trump s’exprime en sortant de la cour le 20 mai 2024 à New York dans le cadre de son procès dans l’affaire Stormy Daniels.

ÉTATS-UNIS - Témoignera ou témoignera pas ? Le procès de Donald Trump pour paiements dissimulés à une star du X est entré dans sa dernière ligne droite ce lundi 20 mai, le juge Merchan annonçant à la cour qu’il comptait terminer « cette semaine » l’examen de cette affaire aux enjeux considérables pour le candidat républicain à la présidentielle de novembre.

Procès de Trump : selon son ex-avocat, Michael D. Cohen, il a même été question de Stormy Daniels dans le bureau ovale

Le point d’interrogation final concerne Donald Trump lui-même. Le tempétueux milliardaire avait assuré, avant le début du procès le 15 avril, qu’il témoignerait devant les jurés pour « dire la vérité, et la vérité c’est qu’il n’y a pas de dossier ». Mais après quatre semaines silencieux (voire endormi) dans la salle, le suspense reste entier sur son potentiel témoignage.

Interrogé par la presse sur le sujet ce lundi, le milliardaire a simplement fait comme s’il n’entendait pas la question, comme vous pouvez le voir dans les images de Reuters ci-dessus.

Des experts jugent probable que le candidat des républicains à la présidentielle renonce, pour éviter de s’exposer à un contre-interrogatoire sans pitié de l’accusation. D’autres soulignent le fait que Donald Trump est souvent incontrôlable. Un comportement erratique à la barre pourrait déplaire au jury et avoir des conséquences désastreuses pour lui.

Plaidoiries finales

« À chaque fois que quelqu’un témoigne à son propre procès, ça se termine mal », a aussi pointé le républicain Mike Bost, qui soutient Donald Trump, auprès de Politico. « Il aura largement le temps après le procès de dire ce qu’il a envie de dire, une fois que son interdiction de commenter le procès [gag order en anglais, NDLR] sera levée », a-t-il ajouté.

Une publicité d’un groupe centriste, Third Way, a pour sa part défié Donald Trump. Le clip vidéo rappelle que le magnat de l’immobilier se moque des personnes qui invoquent le 5e amendement de la Constitution (droit de ne pas témoigner contre soi-même) pour éviter de parler, ce qui peut d’ailleurs être un signe de culpabilité. « Témoigne, Donald. Ou admets que tu es un lâche », termine la pub.

Pour l’heure, le juge Juan Merchan a indiqué aux parties de se préparer aux plaidoiries finales à partir de mardi. Le procès fera relâche mercredi et vendredi.

Après les dernières interventions de l’accusation et de la défense, le juge donnera solennellement ses instructions aux 12 jurés. Puis il leur confiera la lourde tâche de décider si Donald Trump s’est rendu coupable, au-delà de tout doute raisonnable, de 34 falsifications comptables pour cacher un paiement à l’actrice de films X, Stormy Daniels, lui évitant un possible scandale sexuel à la toute fin de la campagne présidentielle de 2016. Pour le déclarer coupable, l’unanimité est requise.

Dans un tel scenario, ce sera au juge de fixer ultérieurement la peine, qui pourrait aller du sursis jusqu’à une peine de prison dans l’hypothèse la plus grave. Une condamnation pénale constituerait dans tous les cas une première historique pour un ancien président des États-Unis et un séisme politique en pleine campagne présidentielle.

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