Procès d'Hunter Biden: les ex-compagnes du fils du président américain racontent sa relation à la drogue

L'ex-femme de Hunter Biden a déballé ce mercredi 5 juin une partie de leur vie commune et évoqué l'addiction au crack du fils du président des États-Unis, en procès pour l'achat présumé illégal d'une arme à feu en 2018.

Hunter Biden comparaît depuis lundi devant un tribunal pénal fédéral dans le Delaware, fief de la famille Biden, pour avoir menti sur sa consommation de drogues lorsqu'il avait acquis en octobre 2018 une arme à feu, un Colt Cobra, un délit aux États-Unis.

Comme mardi, les débats ont porté sur les problèmes d'addiction de Hunter Biden. Sa dépendance passée au crack n'est pas un secret, mais l'accusation veut démontrer aux 12 jurés qu'il ne pouvait l'ignorer quand il a acheté l'arme en 2018.

Kathleen Buhle, l'ex-épouse de Hunter Biden, a confié lors du procès qu'elle avait pris conscience pour la première fois qu'il consommait de la drogue en juillet 2015, lorsqu'elle avait trouvé une pipe à crack dans un cendrier sur leur porche à Washington D.C.. Joe Biden était alors le vice-président de Barack Obama.

Lorsqu'elle a confronté Hunter Biden à la suite de cette découverte, "il a reconnu avoir fumé du crack".

Une pipe à crack découverte en 2015

Kathleen Buhle a déclaré qu'elle pensait que son mari se droguait déjà avant ce précédent, Hunter Biden ayant été renvoyé de la Navy pour consommation de cocaïne. Si l'ex-femme a déclaré qu’elle n’avait pas de preuve de consommation avant 2015, elle avait "peur" qu’il en consomme.

"Quand ma fille se servait de la voiture, je devais vérifier qu'elle ne conduisait pas un véhicule transportant de la drogue", a-t-elle témoigné en affirmant en avoir trouvé "une dizaine de fois".

Lorsque Hunter Biden consommait de la drogue, il était "en colère et colérique", a encore témoigné Kathleen Buhle, ajoutant qu'il buvait à cette époque-là. Kathleen Buhle a toutefois souligné qu'elle ne l'avait jamais vu consommé de drogues en sa présence.

Interrogée par le procureur Leo Wise sur le fait de savoir si Hunter Biden avait conscience de ses addictions, Kathleen Buhle ne se rappelle pas d'avoir entendu son ex-mari employer ce mot mais a indiqué que le couple suivait à l'époque une thérapie.

"Lors de cette thérapie, cela était-il évoqué comme une addiction?", lui a demandé le procureur.

"Oui", lui a répondu l'ancienne femme de Hunter Biden.

Ce n'est qu'après une "infidélité" de Hunter Biden que Kathleen Buhl s'est séparée de lui. Le couple a divorcé en 2017.

De la consommation de drogue toutes les 20 minutes

L'autre témoin de cette journée de procès est Zoe Kestan, une ancienne compagne de Hunter Biden dont la relation a duré entre décembre 2017 et octobre 2018. Durant cette idylle, Zoe Kestan raconte avoir vu Hunter Biden consommer régulièrement de la cocaïne - toutes les 20 minutes environ - et même acheter de la drogue.

L'ex-petite amie déclare encore que Hunter Biden lui a confié qu'elle était une source de distraction lui évitant le crack. Plusieurs photos prises par Zoe Kestan et diffusées lors du procès montrent de la drogue dans une chambre d'hôtel qu'elle avait partagé avec le fils du président américain.

Zoe Kestan raconte aussi que Hunter Biden lui avait évoqué l'idée d'arrêter de consommer de la drogue en suivant un traitement.

Elle l'a rendu visite dans le Massachussetts alors qu'il se trouvait en cure de désintoxication en automne 2018, après avoir acheté l'arme à feu au cœur de ce procès. Là-bas, elle l'a de nouveau vu consommer de la cocaïne.

Jill Biden présente au procès de son beau-fils

Hunter Biden, avocat et homme d'affaires de 54 ans reconverti en artiste, qui s'est sorti d'années de dépendance à la drogue et à l'alcool, est une cible privilégiée des adversaires de son père, Donald Trump au premier chef.

Ils le voient comme le point faible de Joe Biden, à cinq mois de l'élection présidentielle qui doit opposer les deux hommes.

Pour le troisième jour d'affilée, la Première dame Jill Biden, belle-mère de Hunter, est venue dans la salle d'audience du tribunal à Wilmington afficher son soutien à son beau-fils qu'elle a chaleureusement embrassé. Elle est restée une partie de la journée.

Ce dernier encourt jusqu'à 25 ans de prison mais en pratique de telles poursuites aboutissent rarement à de la prison ferme.

Article original publié sur BFMTV.com