Procès d'Alec Baldwin: la défense invoque une "tragédie" imprévisible sur le tournage de "Rust"

L'accusation au procès de l'acteur américain Alec Baldwin lui a reproché ce mercredi 10 juillet d'avoir "violé les règles fondamentales" de sécurité, la défense qualifiant le tir qui a tué la directrice de la photographie, Halyna Hutchins, d'imprévisible "tragédie". Le comédien de 66 ans, poursuivi pour homicide involontaire, risque jusqu'à 18 mois d'emprisonnement.

Dans un ranch du Nouveau-Mexique où se déroulait le tournage du western Rust en octobre 2021, la star avait brandi une arme en principe chargée à blanc mais qui avait tiré un projectile bien réel, tuant la directrice de la photographie et blessant le réalisateur, Joel Souza.

Devant le tribunal de Santa Fe, la procureure Erlinda Ocampo Johnson a présenté mercredi, à l'ouverture des débats, l'accusé comme une vedette capricieuse ayant négligé les règles de sécurité de base sur le maniement des armes.

"Ceci était tout sauf prévisible"

L'acteur a joué à "faire semblant avec un vrai pistolet et violé les règles fondamentales de sécurisation des armes à feu", a-t-elle déclaré à l'intention du jury.

Il avait "réclamé qu'on lui attribue le plus gros pistolet disponible" et l'armait ou le pointait régulièrement sur des membres de l'équipe, a-t-elle ajouté.

Alec Baldwin, vêtu d'un costume sombre et d'une cravate, assistait à l'audience en compagnie de sa femme Hilaria et de l'un de ses frères, Stephen, également acteur. Une prise de parole de sa part à l'audience est incertaine.

"Il n'y aura aucun témoin ni aucune bribe de preuve dans ce procès pour dire qu'Alec savait ou aurait dû savoir que le pistolet contenait une balle réelle", a martelé son avocat Alex Spiro, pointant la responsabilité de l'armurière du film, Hannah Gutierrez-Reed, et du premier assistant, David Halls.

La première, qui avait placé la balle dans la reproduction du pistolet d'époque utilisée par Alec Baldwin, a été condamnée en avril par le même tribunal à 18 mois d'emprisonnement et le second a plaidé coupable de négligence afin d'éviter de la prison ferme.

L'avocat a déploré "une indicible tragédie". "Ceci était tout sauf prévisible", a-t-il affirmé, soulignant que l'accusation aurait la lourde tâche de prouver le contraire. "Sur un tournage, on a le droit d'appuyer sur la détente", a-t-il lancé. "Donc même s'il a volontairement appuyé sur la détente (...) ça ne le rend pas coupable d'homicide".

Article original publié sur BFMTV.com