Procès des « démembreuses » de Rouen : le récit d’une nuit effroyable

Les deux accusées ont raconté les détails horribles de la nuit du meurtre.  - Credit:Émilie Trévert
Les deux accusées ont raconté les détails horribles de la nuit du meurtre. - Credit:Émilie Trévert

Quand la présidente lui demande à quelle date elle a envisagé de tuer son compagnon, Céline Vasselin n'hésite pas une seconde. « Juin 2018 », susurre-t-elle au micro. Depuis le box de la cour d'assises d'appel de Seine-Maritime, à Rouen, la principale accusée, qui a été condamnée à 22 ans de prison en première instance, est bien décidée à expliquer son passage à l'acte. Un crime extraordinaire commis par une femme ordinaire sans antécédent judiciaire ni pathologie psychiatrique. Avec l'aide de Jessica Adam, sa complice, cette petite femme de 36 ans au visage poupin a endormi puis tué et découpé le cadavre de Sliman Amara, le père de son unique enfant.

Ce matin de juin 2018, l'ambiance est tendue dans le pavillon familial du Petit-Quevilly, Céline se mure dans le silence comme à son habitude. Mais sa décision est prise : elle veut quitter son conjoint qui lui ferait subir un enfer, entre insultes, menaces et violences physiques. Le soir, elle se décide enfin à lui parler. « Sliman était dans le jardin, un verre de whisky à la main, je lui dis : “Je veux qu'on se sépare.” » L'homme aurait réagi violemment, l'attrapant par la gorge. « J'ai senti que ma vie était en danger, là j'ai envie d'appeler la police pour la première fois. »

Sur la table, il y a un couteau. Il le prend, s’avance vers moi, je reculeCéline Vasselin

Elle décrit son compagnon comme « transformé », « les yeux noirs » : « Il m'arrache le téléphone des mains, il veut le casser. Mon fils [3 ans à [...] Lire la suite