Procès Bygmalion: un an de prison avec sursis requis contre Nicolas Sarkozy

Les avocats généraux ont requis un an de prison avec sursis contre Nicolas Sarkozy, condamné à un an de prison ferme en 2021, lors de son procès en première instance.

Après trois semaines de procès, l'heure est aux réquisitions dans le dossier Bygmalion. Ce jeudi 30 novembre après-midi, après des propos de plus de quatre heures, les deux avocats généraux ont requis un an de prison avec sursis contre Nicolas Sarkozy, demandant à la cour d'appel de confirmer la culpabilité de l'ancien président de la République du chef de "financement illégal de campagne électorale".

Lors de son procès en première instance, en septembre 2021, l'ancien chef de l'Etat avait été condamné à un an de prison ferme. Il avait fait appel. Il est rejugé depuis le 8 novembre pour avoir dépassé le plafond légal de dépense lors de sa campagne présidentielle perdue de 2012. Neuf autres personnes - qui ont aussi fait appel, de façon partielle ou en totalité, de leur condamnation - comparaissaient eux aussi.

Un meeting par jour

Contrairement à ses coprévenus, Nicolas Sarkozy n'est pas mis en cause pour le système de fausses factures lui-même, imaginé pour masquer l'explosion des dépenses de sa campagne (près de 43 millions d'euros, alors que le plafond légal était de 22,5 millions). Mais il a été condamné en première instance à un an de prison ferme pour avoir dépassé ce plafond légal.

Dans son jugement, le tribunal correctionnel avait souligné que l'ancien locataire de l'Élysée avait "poursuivi l'organisation de meetings" électoraux, "demandant un meeting par jour", alors même qu'il "avait été averti par écrit" du risque de dépassement légal, puis du dépassement effectif.

"Une supercherie organisée semaine après semaine"

Ce jeudi après-midi, c'est l'avocat général, Bruno Revel, qui a ouvert le bal des réquisitions: "Ce dépassement est de plus de 22 millions d'euros. Ce chiffrage n'est pas dû aux délices de l'imagination. Il est le résultat de travaux concordants: ceux de la police judiciaire, ceux de l'expertise comptable...", a-t-il expliqué. "Ce dépassement de campagne a été dissimulé. C'est une fraude. Une fraude dont on a voulu effacer toute trace. À l'UMP, on n'archive pas. On détruit! (...) Cette destruction [des preuves] a été systématique et concertée. (...) Il s'agit d'une supercherie organisée semaine après semaine", a ajouté Bruno Revel.

Des propos appuyés par ceux du second avocat général, Serge Roques: "Cette fraude grossière. Ce système de surfacturation a été pensé dans le but unique de profiter au président-candidat". Faut-il le rappeler? La quasi-totalité des factures présentées sont des faux", a-t-il ajouté.

Article original publié sur BFMTV.com

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