Procès Beny Steinmetz : la contre-attaque de la défense
« Je tiens ce procès pour impossible, et pourtant il a lieu. Mamadie Touré, qui serait la corrompue, n'est pas assise là. Mais s'y trouve Beny Steinmetz, qui serait le corrupteur. Quelle cohérence y a-t-il ? ». Ainsi débute ce lundi matin, 6e jour du procès de l'homme d'affaires franco-israélien Beny Steinmetz à Genève, la plaidoirie de son avocat Marc Bonnant. Dans le viseur de cette remarque « préliminaire », Mamadie Touré, la 4e épouse de l'ancien président guinéen Lansana Conté. Selon l'accusation, elle aurait perçu 8,5 millions de dollars de pots-de-vin entre 2006 et 2012, pour permettre à des filiales de la compagnie minière Beny Steinmetz Group Resources (BSGR) de se lancer à l'assaut du minerai de fer. Et pas n'importe lequel : celui du mégagisement de Simandou, en Guinée. Avec une teneur en fer exceptionnelle (plus de 65 %), 2,7 milliards de tonnes de réserves selon le groupe anglo-australien Rio Tinto, qui a obtenu le premier les permis d'exploration minières en 1997, il promet 30 à 40 ans d'exploitation potentielle.
Absences « criantes »
Un pacte corruptif a-t-il donc été conclu en vue d'octroyer la moitié de ce trésor à BSGR ? Confronter Mamadie Touré aurait certes été éclairant. Seulement, regrette le conseil genevois, elle est absente, à la fois comme prévenue et comme témoin. Convoquée par le tribunal, elle ne s'est pas présentée ? les dix autres témoins appelés à la barre non plus. La défense a alors réclamé le renvoi du procès, en vain. « V [...] Lire la suite