Procès Beny Steinmetz : la contre-attaque de la défense

Beny Steinmetz, 64 ans, comparaît depuis une semaine devant le tribunal correctionnel de Genève.
Beny Steinmetz, 64 ans, comparaît depuis une semaine devant le tribunal correctionnel de Genève.

« Je tiens ce procès pour impossible, et pourtant il a lieu. Mamadie Touré, qui serait la corrompue, n'est pas assise là. Mais s'y trouve Beny Steinmetz, qui serait le corrupteur. Quelle cohérence y a-t-il ? ». Ainsi débute ce lundi matin, 6e jour du procès de l'homme d'affaires franco-israélien Beny Steinmetz à Genève, la plaidoirie de son avocat Marc Bonnant. Dans le viseur de cette remarque « préliminaire », Mamadie Touré, la 4e épouse de l'ancien président guinéen Lansana Conté. Selon l'accusation, elle aurait perçu 8,5 millions de dollars de pots-de-vin entre 2006 et 2012, pour permettre à des filiales de la compagnie minière Beny Steinmetz Group Resources (BSGR) de se lancer à l'assaut du minerai de fer. Et pas n'importe lequel : celui du mégagisement de Simandou, en Guinée. Avec une teneur en fer exceptionnelle (plus de 65 %), 2,7 milliards de tonnes de réserves selon le groupe anglo-australien Rio Tinto, qui a obtenu le premier les permis d'exploration minières en 1997, il promet 30 à 40 ans d'exploitation potentielle.

Absences « criantes »

Un pacte corruptif a-t-il donc été conclu en vue d'octroyer la moitié de ce trésor à BSGR ? Confronter Mamadie Touré aurait certes été éclairant. Seulement, regrette le conseil genevois, elle est absente, à la fois comme prévenue et comme témoin. Convoquée par le tribunal, elle ne s'est pas présentée ? les dix autres témoins appelés à la barre non plus. La défense a alors réclamé le renvoi du procès, en vain. « V [...] Lire la suite