Procès des attentats de janvier 2015 : Peter Cherif, le prêche et le silence

Peter Cherif, lors de son extradition vers la France, le 22 décembre 2018.
Peter Cherif, lors de son extradition vers la France, le 22 décembre 2018.

Et Peter Cherif apparaît, enfin, sur les écrans de la salle d'audience. Le crâne rasé, masqué, trop éloigné de l'écran pour qu'on distingue ses yeux, sur un fond d'un bleu glacé : Peter Cherif, ou presque. Il a fallu d'âpres négociations pour que l'homme, vétéran du djihad international et commanditaire présumé de la tuerie de Charlie Hebdo, daigne se présenter en visioconférence, depuis la maison d'arrêt de Fresnes, devant la cour d'assises spécialement composée. D'âpres négociations, entrecoupées de scènes que l'on pourrait juger un peu grotesques, et même humiliantes : les magistrats, les avocats, les parties civiles, la salle entière écoutant, visage tendu vers les écrans, un téléphone sonner dans le vide ; la cruelle absurdité des messages automatiques ? « Vous êtes le seul participant connecté à la conférence ».

Peter Cherif est finalement là, donc, et il dit ceci : « Au nom de Dieu le clément et le miséricordieux, c'est le seul témoignage que je veux vous apporter aujourd'hui : celui de l'unicité du Dieu d'Abraham, de Moïse, de Jésus et du dernier prophète Mohamed, que sur lui soient les meilleures prières et les meilleures bénédictions. C'est le seul témoignage que je vous apporterai aujourd'hui. » Peter Cherif, en effet, s'en tiendra là. En réponse à la première et patiente question du président Régis de Jorna, qui lui rappelle les faits, il répète qu'il refusera de répondre à toute question « sur une affaire que j'ai rien à voir » ? et ce n'est qu [...] Lire la suite